Archives de catégorie : Theatre

Vente en ligne du DVD  »Ass n unejmaa »

C’est avec plaisir que nous annonçons la disponibilité de la vente en ligne du DVD de la pièce  »Ass n unejmaa »
Voici le lien où le commander:  www,tra-aaa.com
Merci pour votre appuis.

ASS UNEJMAA

Cinq des membres de l’assemblée (Tajmaat) désignés démocratiquement par leur Adrum respectif, se sont donné rendez-vous au café pour se réunir. En en attendant que le 6ième membre les rejoigne, nos cinq membres se sont mis, tout en jouant aux dominos et en sirotant quelques thés et cafés, à aborder des sujets de la vie quotidiennes kabyle dans un style où poésie, humour, tristesse, sagesse et nostalgie se mélangent et se côtoient pour dresser tantôt un tableau critique de la société kabyle et tantôt un profil fidèle aux valeurs démocratiques de la société kabyle.

En attendant le sixième et tout en faisant une partie de dominos et en sirotant un thé, les membres de Tajmait se sont mis à aborder les sujets de la vie de village en Kabylie. Dans un style où s’entremêlent poesie, nostalgie, humour, sagesse et lucidité, les interlocuteurs dressent un tableau sans complaisance de la réalité dans une Kabylie qui, quoique parfois porteuse de ses propres entraves, a toujours su être la génitrice d’un élan qui a assuré son salut.

Auteur et réalisation : Arab Sekhi

ASS UNEJMAA

Après avoir séduit le public d’Ottawa?Hull la semaine dernière (6 juin 2009) la nouvelle pièce d’Arab Sekhi, ‘’Ass n unejmaa’’ a enchanté le public de Montréal.

Pour sa toute première représentation à Montréal, au Patro le Prévost, 7355 Christophe Colomb, la nouvelle pièce a été jouée à guichets fermés. Les organisateurs (TRA?AAA) n’ont ménagé aucun effort pour répondre aux attentes du public et faire de cette soirée un succès culturel de grande envergure.

Les acteurs ont été heureux de l’accueil qui leur a été réservé par le nombreux public (au de?là de 350 personnes) qui est venu partager avec eux leur nouvelle création culturelle. Ces derniers le lui ont rendu en déployant tout leur talent ainsi que leur savoir?faire.

C’était jour d’assemblée ce samedi soir et le décor était planté pour passer des moments empreints de toute une gamme d’émotions. Le décor de la pièce a constitué un élément important qui a d’emblée (avant même l’apparition des acteurs) transporté les spectateurs dans un café de Kabylie avec derrière un comptoir plus vrai que nature, toute la symbolique kabyle : des posters de la JSK, JSMB, Matoub, Ait Menguellet et Slimane Azem.

La soirée a débuté à l’heure prévue avec une brève allocution d’un des responsables du TRA?AAA à travers laquelle il a informé le public de la création et du mandat du théâtre du renouveau Amazigh (TRA), Amezgun amaynut Amazigh (AAA) et a remercié toutes les personnes et organismes qui ont contribué à l’avènement de la soirée. Il également remercié Lounis Ait?Menguellet qui a autorisé la troupe à utiliser une des ses chansons (Ass unejmaaa) comme musique d’introduction de la pièce.

Cinq des six membres de Tajmaat n taddart se sont retrouvés au café du village pour se réunir :

Dda Yidir (Arab Sekhi), président de l’assemblée et propriétaire du café ;
Dda Muqwran (Hocine Toulait), le directeur d’école du village;
Chikh Meziane (Brahim Benammar), l’imam du village;
El Hadj Allemas (Hakim Abdat), notable du village, retraité; et
Mennad (Nouredine Bala), jeune diplômé.

En attendant que le 6ième membre les rejoigne, ils se sont mis, tout en jouant aux dominos et en sirotant quelques thés et cafés, à aborder des sujets de la vie quotidienne kabyle dans un style où poésie, humour, tristesse, sagesse et nostalgie mais aussi regard vers l’avenir, se mélangent et se côtoient pour dresser tantôt un tableau critique et tantôt un profil fidèle aux valeurs démocratiques de la société kabyle.

Le jeu naturel des acteurs et leur aisance sur scène a crée une symbiose instantanée avec le public qui a tout de suite saisi le rôle, voir même le caractère et la personnalité de chacun des personnage:? El Hadj Allemas le conservateur aux idées bien figées , mais qui par moment surprend son monde par une logique implacable? Cheikh Meziane l’imam kabyle modéré et pragmatique du village,? Dda Muqwran, le directeur d’école encore imprégné par les valeurs de l’école française, ? Mennad le jeune universitaire qui nourrit des ambitions et idéaux légitimes pour a langue kabyle et qui tente d’insuffler un vent de modernité dans les idées et dans les pratiques, et ? Dda Yidir, le président de l’assemblée et propriétaire du café qui joue le rôle de fil conducteur entre toutes les contradictions véhiculées par les 4 autres personnages et qui fait preuve d’un caractère conciliateur et progressiste.

Le public était totalement en phase. Sa réaction s’est traduite, tantôt par des salves d’applaudissement pour saluer les nombreux poèmes de grande qualité, tantôt par des rires à gorges déployées aux différentes réparties entre les personnages et tantôt par un silence pesant où l’on entendrait une mouche voler et où l’on devinerait des yeux mouillés lorsque la fibre sensible était sollicitée.

À la tombée de rideau, le public a réservé aux acteurs une longue ovation debout (standing ovation) ponctuée par des you?you très révélateurs. Juste après, ils (les acteurs) se sont mêlés au public pour le remercier et pour discuter et échanger avec lui.

La phrase qui revenait le plus souvent dans la bouche des spectateurs à la sortie était : quand est?ce que vous revenez ? À quand la prochaine représentation?

C’était une soirée théâtrale kabyle qui n’avait rien à envier aux autres grandes productions et ce à tous les niveaux.

Par Mourad Mohand?Said

TOURNAGE DU DVD DE LA DERNIÈRE PIÈCE DE THÉÂTRE D’ARAB SEKHI

Le TRA-AAA a le plaisir d’annoncer l’enregistrement publique sur DVD de la pièce de Théâtre ‘’Ass n unejmaa’’  le 11 juin 2011 à Montréal, au Patro Le Prévost.

Vous êtes cordialement conviés à venir y assister en grand nombre. Cela sera l’occasion pour vous de venir voir ou revoir la pièce, d’être témoin de l’événement (enregistrement du DVD) et de contribuer à la création d’une œuvre artistique qui viendra enrichir notre patrimoine culturel.

Afin de partager cet événement avec son public, le TRA-AAA a adapté le prix du billet au caractère spécial de cette représentation et l’a fixé à  10$.

 

Voici un avant-goût de la soirée : Videos sur Dailymotion.com

 

Le TRA-AAA vous remercie pour votre soutien et votre encouragement.

 

www.tra-aaa.com

 

info@tra-aaa.com

facebook/TRA.AAA

Ass Unejmaa from tizwal on Vimeo.

 

 

Mohand ou Yahia (Mohia), dramaturge et poète

Auteur prolifique, militant déterminé, humaniste à une culture immense, Mohand Ouyahia (de son vrai nom Abdellah Mohia ) est méconnu du public algérien. Même son auditoire naturel, le public kabyle dans son écrasante majorité, ne le connaît pas.

Sa perception des choses de la vie a fait qu’il évitait les journalistes. Avant sa disparition, le 7 décembre dernier, dans un hôpital parisien, il n’avait accordé qu’un seul entretien à la revue clandestine Tafsut (le printemps) et ce, au milieu des années 1980. Après son décès, les titres de la presse nationale n’ont pu publier qu’une seule photo de lui, et de profil. Rares sont les jeunes générations de journalistes qui l’ont connu. Aussi, écrire sur Mohand Ouyahia n’apparaît pas comme une simple besogne. L’essentiel des sources écrites est conséquemment limité au site Internet de l’association Tamazgha établie en France qui a reprodui, avant même la mort de Mohand Ouyahia in extenso, l’interview parue dans Tafsut en 1985. Pour n’avoir pas connu une consécration populaire, c’étaient plutôt des étudiants, des cadres, des universitaires, des hommes de culture, des militants associatifs et politiques qui, dans leur majorité, ont tenu à rendre hommage à cet enfant du village d’Aït Arbah (Iboudrarene, Tizi Ouzou), lors de l’exposition de la dépouille à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, lundi dernier. Mohand Ouyahia avait 54 ans. Ceux qui l’ont connu le plus étaient, entre autres, les jeunes qui avaient 20 ans dans les années 1980, qui s’échangeaient ses cassettes audio, utilisées comme support médiatique pour la diffusion de ses monologues. Les auditeurs adoraient son extraordinaire talent de conteur et appréciaient intensément l’originalité de ce créateur hors pair ; des textes incisifs et simples mettant en scène des situations loufoques, transformant en absurdité l’autoritarisme, l’ostracisme et le nihilisme, catalogués dans le registre des bêtises humaines. Ses produits étaient de merveilleux moments de bonheur pour un public sevré de liberté d’expression, écrasé par l’oppression d’un régime militariste. Il tournait en dérision et ridiculisait l’ordre établi, désacralisant le fait politique.

La dérision, l’ultime arme contre l’oppression

Bien que discret et modeste de son vivant, Mohand Ouyahia n’est pas mort dans l’anonymat. Bien au contraire, de plus en plus, des personnes découvrent sa grandeur. Ceux qui l’ont connu témoignent. L’un des plus grands poètes algériens, Lounis Aït Menguellet, déclare : « Je l’ai connu en 1974 en France. Il était militant dans l’Académie berbère. Sa disparition aujourd’hui est une immense perte pour la culture algérienne, notamment kabyle. En fait, beaucoup ne connaissent pas ses créations et ses talents et de ce fait ignorent ce qu’il aurait pu donner à notre culture, car il était encore jeune. » A 30 ans, il était déjà un immense créateur. Certains de ses poèmes ont été repris par Idir et Ferhat Imazighen Imoula, notamment Tahia Briziden et Ah ya din kessam. Mais, Mohand Ouyahia était surtout connu pour ses adaptations de pièces de théâtre, tirées des œuvres des monuments universels de la littérature, tels l’Allemand Bertolt Brecht, le Français Molière, l’Anglais Samuel Becket, le Chinois Lou Sin, etc. Bien que diplômé en mathématiques, Mohand Ouyahia s’est découvert une âme littéraire, une sensibilité artistique. Dans la revue Tafsut il raconte son parcours : « J’ai connu deux périodes assez distinctes : la première s’étendait de 1974 jusqu’à 1980, et la seconde de 1982 jusqu’à aujourd’hui (1985, ndlr). Une vision simpliste semble dominer la première période. Selon cette vision, ce serait dans les agressions en provenance de l’extérieur que se situerait l’origine de tous nos maux ; les totalitarismes d’aujourd’hui ne faisant ainsi que remplacer le colonialisme d’hier. D’où, il découle que je me faisais peut-être une trop haute idée des petites gens de chez nous, en qui je voyais les victimes innocentes de l’appétit des grands de ce monde (…). Je me rendais bien compte qu’au moment où leurs propres intérêts sont touchés, ceux-ci se comportent bel et bien comme ceux-là ». Dans ce sens, Mohand Ouyahia développe une perception similaire à celle des plus grands auteurs africains, tels que Kateb Yacine, le Kényan James Ngugi ou le Nigérian Wole Soyinka, dans les œuvres desquels on retrouve trois repères : lutte pour la libération, dénonciation des régimes post-indépendance et critique de sa propre société. Dans la deuxième partie de sa carrière, Mohand Ouyahia explique : « C’est nous-mêmes surtout qui sommes responsables de nos déboires. Et, j’essaies partant de là, de lever le voile sur nos faiblesses, tout au moins les plus criantes, car si nous ne les localisons pas, comment pourrions-nous un jour les surmonter. »

La reconnaissance d’Aït Menguellet

Selon Lounis Aït Menguellet, Mohand Ouyahia disait sans calcul tout ce qu’il pensait et ne faisait pas de concessions. Il avait une aversion pour les gens qui instrumentalisent la question amazighe. Lui, il travaillait beaucoup, essayait d’apporter des choses tout en restant dans l’ombre. Ainsi, ceux qu’il appelait « les brobros » (berbéristes de façade) disaient qu’il était un solitaire, un marginal. Certains avouent ne pas saisir ses pensées et ses visions, lorsqu’il dit : « Nous sortons à peine du moyen Age, par conséquent, notre culture traditionnelle est, à bien des égards, encore une culture moyenâgeuse, donc inopérante dans le monde d’aujourd’hui. Et, d’aucuns veulent encore nous ramener au temps de Massinissa. » Ainsi, explique-t-il les raisons des adaptations des auteurs contemporains, en relevant : « La chose au demeurant ne peut que nous aider à faire l’économie de certaines erreurs, quand il se trouve que celles-ci ont déjà été commises par ces autres hommes. Cela revient assurément aussi à compléter, sinon à remplacer nos vieilles références culturelles par d’autres références moins désuètes ». A ce propos, le poète Ben Mohamed, dans un témoignage publié lundi par le quotidien Liberté, écrit : « (…) C’est ce Mohia qui refusait de réduire la berbérité à la seule exhibition du signe Z de amazigh ou du seul salut par azul. Pour lui, la berbérité est un art de vivre selon un certain nombre de valeurs. Comme il faisait une lucide distinction entre valeurs et traditions, entre militantisme et manipulation, il réagissait de manière parfois violente contre toute forme de suivisme irrefléchi. Ce qui déroutait beaucoup de nos militants berbéristes exaltés. En fait, toute la vie et l’œuvre de Mohia ont consisté à démystifier et démythifier. » Evoquant les adaptations magistralement réussies de Mohand Ouyahia, Ben Mohamed écrit encore : « Le génie de Mohia est de nous amener à oublier que ses œuvres sont des adaptations. Sous sa plume, elles passent allègrement pour des œuvres kabyles authentiques. Parfois, on se laisse aller jusqu’à croire que leurs auteurs nous ont spoliés de nos œuvres. » Sur le plan linguistique, Mohand Ouyahia partage le même point de vue que Kateb Yacine.

Un défendeur acharné de la tradition

Un défenseur acharné et un chantre du développement d’une tradition littéraire en langues populaires ; tamazight et l’arabe algérien. La marginalisation de la culture populaire l’avait interpellée mais, pour lui, il fallait renouveler les expériences et procéder par étape. Les textes de Mohand Ouyahia étaient écrits en kabyle ; c’était pour lui un acte militant et une nécessité sociologique : « Dans l’Algérie d’aujourd’hui, on constate premièrement qu’en dépit de toutes les vicissitudes de l’histoire, la sensibilité de la langue maternelle est peut-être plus vive qu’elle ne l’a jamais été. Deuxièmement, pour la majorité des Algériens, la langue maternelle est toujours, quoi qu’on dise, la langue la mieux maîtrisée. » Cette hauteur de vue sur le fait sociolinguistique de l’Algérie illustre, si besoin est , la perspicacité de son auteur, les projections dans l’avenir, mais aussi l’inébranlable attachement à la culture populaire, dont les langues vernaculaires sont le socle. « Si on veut être compris de la majorité, on ne peut que s’exprimer dans nos langues vernaculaires, c’est-à-dire le berbère et l’arabe populaire. » Pour lui, une vie culturelle féconde et digne « dépend en premier lieu des efforts que fournit chacun d’entre nous pour se réapproprier sa langue maternelle ». Mais il relèvera, avec une certaine amertume, grisé par ses innombrables expériences que « l’avenir ne dépend pas de ce que fait un individu en particulier mais bien de la conjugaison des efforts de tous. Or, il faut bien dire que ces efforts, aujourd’hui, sont pour le moins trop inégaux. Ce qui fait que nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge ». Ces propos qui étaient tenus en 1985 sont toujours d’actualité. Ceux parmi ses amis qui le rencontraient ces dernières années rapportent qu’il était profondément déçu par des ingratitudes exprimées par ceux-là même, avec qui il partageait l’histoire et l’avenir, croyait-il. Ceux qui l’ont bien connu partagent le même avis sur lui ; quand certains se sont enrichis de tamazight en privilégiant l’accessoire, lui l’a enrichie en allant à l’essentiel. Mohand Ouyahia était rongé par des déceptions incalculables et emporté par une maladie incurable. Dernièrement, il travaillait sur une œuvre de Platon. Une voie vers le savoir, utile pour les jeunes , disait-il. Mohand Ouyahia est mort la même année où une partie de son œuvre est entrée dans un manuel scolaire de son pays. Les élèves liront ses contes. Amachahu commence. Mohand Ouyahia est dans le ciel, dans la postérité.

Parcours

C’est au début des années 1970 que Mohia étudiant découvre Mouloud Mammeri et ses recherches sur la langue berbère. Une fois à Paris pour poursuivre ses études de mathématiques, il rejoint l’Académie berbère fondée par feu Bessaoud Mohand Arab, où il se lance réellement dans le combat identitaire. A la même époque, il entame vraiment sa carrière de dramaturge, par des traductions de pièces de théatre. La génération de militants berbères de l’époque découvre alors le talent de Mohia. Il ne se limite pas au théatre et traduit des poèmes de Boris Vian, de Nazim Hikmet et autres. Il écrit aussi des chansons devenues de véritables hymnes à la démocratie et aux libertés. Mais en dehors des chansons chantées par Ferhat, Ideflawen, Malika Domrane et quelques pièces de théatre jouées par des troupes généralement amateurs, ses œuvres restent inconnues du grand public. Quelques-unes ayant fait l’objet d’enregistrement audio ou vidéo étaient distribuées sous le manteau en Kabylie par des émigrés qui les ont ramenés de France. Toute sa vie, Mohia est resté modeste, simple, mais son génie était immense. De toutes les pièces écrites ou traduites, une quarantaine, on peut citer : Si Pertuff, traduction de la pièce « Tartuffe » de Molière, Muhend Ucaban adaptation de « Le ressuscité » de Lu Sin ou alors Am win Yettrajun Rebbi tarduction de la pièce de Bekett « En attendant Godot ». Durant plus de trente ans, Mohia n’a eu besoin ni de télé ni de radio pour se faire connaître. Son génie était suffisant. Il serait peut-être utile aujourd’hui que son œuvre ne reste pas méconnu et que ceux qui en ont la capacité ou les moyens mettent à la disposition du public les chefs-d’œuvre de Mohia.

 

Saïd Gada

ElWatan.com

THÉÂTRE DE KATEB YACINE

Poète et romancier, Kateb Yacine (1929-1989) est aussi le plus connu des auteurs dramatiques algériens de langue française. Terminé en même temps que Nedjma, le roman de la célébrité, Le Cadavre encerclé est habité par le théâtre. Le poème dramatique qui évoque également la répression du 8 mai 1945 dans l’Est algérien sera d’abord publié, en décembre 1954, dans un tirage à part de la revue Esprit.
Trois ans plus tard, alors que la guerre d’Algérie en est à un moment critique, le texte est joué à Tunis par des étudiants, puis de manière quasi clandestine, à Bruxelles et à Paris, par la troupe de Jean-Marie Serreau. Antoine Vitez, qui tient à Bruxelles le rôle du colonel français, parle pour sa part d’« un poète à la langue prophétique ».

Jusqu’en 1970, plusieurs textes de Kateb Yacine sont montés en France par Jean-Marie Serreau, Alain Ollivier et Marcel Maréchal. Il sera également adapté et joué en arabe classique au Théâtre national Algérien, dans une mise en scène de Mustapha Kateb.
En 1971, l’auteur retourne en Algérie et se consacre à l’écriture et à la représentation d’un répertoire de théâtre en arabe populaire. Jusqu’en 1978, Mohamed prend ta valise (1971), Saout ennissa (La Voix des femmes, 1972), La Guerre de 2000 ans (1974), Palestine trahie (1977) et Le Roi de l’Ouest (1977), draîneront des milliers de spectateurs des deux rives de la Méditerranée.

En 1987, Kateb Yacine est lauréat du Grand prix national des Lettres en France. L’année suivante, on lui passe commande d’une pièce à la faveur des fêtes du bicentenaire de la Révolution française. Le Bourgeois sans culotte sera créée à Avignon dans une mise en scène de Thomas Gennari, mais en l’absence du poète emporté par la maladie.
Kateb Yacine a peu été joué depuis. « Djazair 2003, une année de l’Algérie en France » a inscrit Nedjma à son programme, dans une adaptation de Mohamed Kacimi et une mise en scène de Ziani Cherif Ayad. Puis ce fut au tour de La Guerre de 2000 ans, d’être recréé

par Med Hondo.

Algeriades.com

 

Tidak n Nna Fa

‘Tidak n Nna Fa’ ou ‘les vérités de Nna Fa’, est la première pièce de théâtre kabyle à être présentée en Amérique du Nord. Une comédie en 3 actes de Arab Sekhi.

Résumé

Nna Fa, vieille kabyle en visite chez son médecin. Quoi de plus banal? Sauf que quand des circonstances particulières transforment le médecin en confident, Nna Fa déroule devant nous la trame de toute une vie faite de beaucoup d’amour mais aussi d’abnégation, de frustration et de révolte. Elle laisse libre cours à ses vérités sur la vie sociale en Kabylie, les hommes, les femmes et sur les « temps d’aujourd’hui ».Dans un tourbillon de répliques ou ` se mêlent le rire et les larmes, Nna Fa nous promène sur tout un éventail d’émotions. De la tendresse à la nostalgie du respect à l’admiration en passant par une peu de regret d’avoir manqué de temps avec nos vieilles parentes et d’avoir ainsi manqué d’engranger des moments précieux. Dans une politesse irréprochable, une langue authentique et merveilleuse, Nna Fa nous fait réaliser que nos grand-mères ont un regard sur la vie plus lucide que nous ne le pensons. Elle nous réconcilie avec une génération dont nous n’avons pas toujours saisi la mesure et nous fait entrevoir des trésors de sagesse et de lucidité que nous avons peut être sous estimés.Beaucoup de rire, de tendresse au rendez-vous. La langue de Nna Fa, nous emmène comme un tapis volant au cœur de la Kabylie, mais aussi, dans le plus long des voyages, au fond de nos cœurs de fils et de filles.