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Tidak n Nna Fa

‘Tidak n Nna Fa’ ou ‘les vérités de Nna Fa’, est la première pièce de théâtre kabyle à être présentée en Amérique du Nord. Une comédie en 3 actes de Arab Sekhi.

Résumé

Nna Fa, vieille kabyle en visite chez son médecin. Quoi de plus banal? Sauf que quand des circonstances particulières transforment le médecin en confident, Nna Fa déroule devant nous la trame de toute une vie faite de beaucoup d’amour mais aussi d’abnégation, de frustration et de révolte. Elle laisse libre cours à ses vérités sur la vie sociale en Kabylie, les hommes, les femmes et sur les « temps d’aujourd’hui ».Dans un tourbillon de répliques ou ` se mêlent le rire et les larmes, Nna Fa nous promène sur tout un éventail d’émotions. De la tendresse à la nostalgie du respect à l’admiration en passant par une peu de regret d’avoir manqué de temps avec nos vieilles parentes et d’avoir ainsi manqué d’engranger des moments précieux. Dans une politesse irréprochable, une langue authentique et merveilleuse, Nna Fa nous fait réaliser que nos grand-mères ont un regard sur la vie plus lucide que nous ne le pensons. Elle nous réconcilie avec une génération dont nous n’avons pas toujours saisi la mesure et nous fait entrevoir des trésors de sagesse et de lucidité que nous avons peut être sous estimés.Beaucoup de rire, de tendresse au rendez-vous. La langue de Nna Fa, nous emmène comme un tapis volant au cœur de la Kabylie, mais aussi, dans le plus long des voyages, au fond de nos cœurs de fils et de filles.

 

Tamazight di lakul à Ottawa

Il fut un temps où, enfants, nous appelions nos camarades émigrés qui venaient en vacances “aroumi”. Ce qui signifie tout simplement “Le Français”. Cette appellation, ils ne la devaient pas au fait qu’ils résidaient en France, mais plutôt à cause de leur méconnaissance du kabyle. Ils ne s’exprimaient que dans la langue de Molière. Ce qui était diversement apprécié par les gens du village qui rejetaient tout de même la faute aux parents qui ne les avaient pas initiés à leur langue maternelle. Actuellement, les nouveaux émigrés, en France, au Canada ou ailleurs, conscients de l’enjeu identitaire que représente notre langue, ne veulent pas laisser leurs enfants en marge du développement de tamazight, bien que ce ne soit pas si simple.

Loin de chez eux, dans des pays où la population ignore jusqu’à l’existence de notre langue, nos compatriotes ont le mérite d’apprendre à leurs enfants à s’exprimer en kabyle comme leurs grands-parents. Ainsi, grâce à la volonté de certains parents, le projet d’enseignement de thamazight aux enfants kabyles du Canada est devenu une réalité, depuis plusieurs années. L’un des pionniers de l’enseignement de thamazight, en dehors de nos frontières, est Moumouh Ould Chikh, que nous avons rencontrés il y a quelques jours alors qu’il était en vacances à Aïn El Hammam, sa région natale. Moumouh Ould Chikh, à l’origine de cette initiative, a bien voulu nous en dire plus : “Tout a commencé lorsque je déménageais du sud du Canada pour m’installer à Ottawa. Chaque samedi, je conduisais ma fille à l’école où elle suivait des cours d’espagnol. Je constatai alors, que dans cet établissement, on enseignait beaucoup d’autres langues (japonais, allemand, chinois, etc…). C’est ainsi que me vint l’idée de m’informer d’abord, puis de proposer l’enseignement de Tamazight, aux responsables de l’école. Je pris alors contact avec la direction en vue d’entamer mes démarches. Le directeur des langues internationales qui ignorait jusqu’à l’existence de notre langue me demanda de fournir un dossier pour soutenir ma demande. Il fallait donner des renseignements, tels que le nombre de personnes qui communiquent en berbère et leur répartition à travers le monde. Il fallait aussi satisfaire à une condition nécessaire qui est de “prouver que derrière cette langue, il y a une communauté unie et organisée et prête à soutenir le projet et ayant un représentant”. Pour que tamazight ait une chance d’être enseignée à la rentrée scolaire 2000/2001, il restait peu de temps pour accomplir toutes les démarches. Une course contre la montre fut engagée.

“A l’époque, je ne connaissais qu’un seul Kabyle à Ottawa et je devais faire vite pour ne pas rater la rentrée. Le téléphone ainsi que le bouche à oreille fonctionna si bien que le 27 novembre 2000, la communauté berbère de la région de la capitale Ottawa, tient sa première réunion. Le projet enchanta nos compatriotes qui promirent, par solidarité, d’envoyer leurs enfants s’inscrire et suivre les cours, car il fallait au moins 25 élèves pour ouvrir une classe. Ce qui fut fait et le premier cours fut donné par Arab Sekhi le 9 décembre 2000”. Profitant de la réunion, les Kabyles présents décident alors de créer une association : l’Association culturelle amazighe d’Ottawa Hull (ACAOH). Celle-ci vit alors le jour avec Moumouh Ould Chikh comme président. Si l’enseignement de tamazight a été l’élément de rassemblement, le besoin de se réunir et de se retrouver s’en était fait sentir aussi. Parmi les objectifs assignés à l’association, nous retrouverons ces fréquentes rencontres entre nos compatriotes et leurs enfants. Les activités culturelles occupent, par ailleurs, une place de choix au sein de l’association. C’est à l’ACOAH que revient le rôle de défendre et soutenir le programme de Tamazight. L’enseignement de leur langue maternelle leur tient tellement à coeur que même en vacances au pays, ses membres restent actifs comme c’est le cas, cet été. Pour faciliter la tâche à leur responsable, chaque membre de l’association est chargé d’acheminer un carton de livres, en tamazight, vers le Canada.

Le programme enseigné aux enfants du Canada est le même que celui que nous retrouvons dans nos écoles, en Algérie. Notons que toutes les ressources pédagogiques (livres et autres) utilisés dans le cadre de ce projet, sont pris en charge par le gouvernement canadien. Il suffit au président de présenter ses factures d’achat de manuels destinés à l’enseignement ou aux bibliothèques pour se faire rembourser. C’est dire que le Canada assume bien son rôle de premier pays au monde à reconnaître tamazight comme langue internationale. Il est aussi l’unique pays où tamazight est prise en charge par le gouvernement. D’ailleurs, sur les trente modules exigés pour accéder à l’université, l’étudiant peut en présenter deux de tamazight, au même titre que ceux des autres langues.

Actuellement, deux classes de 45 élèves, dans le primaire et une autre dans le secondaire, dispensent des cours de tamazight assurés par trois enseignants et trois suppléants, à raison de trois heures chaque samedi. Il faut rendre hommage à ces enfants qui sacrifient leur samedi, jour de repos, pour suivre les cours de tamazight. Cela ne va pas, non plus, sans perturber l’emploi du temps de leurs parents, obligés de les conduire à l’école tous les samedis, de septembre à juin. Il faut reconnaître que nos compatriotes de là-bas ont inculqué à leur progéniture les valeurs et la culture de leur pays d’origine. Les adultes désireux de s’instruire sont aussi bien accueillis que les jeunes. L’exemple de Na Zahra que nous avons vu sur BRTV est édifiant. Accompagnatrice d’un enfant, la première année, elle a réussi à lire et à écrire l’année suivante, alors qu’elle était illettrée auparavant. A 60 ans, il faut le faire ! Une exemple à méditer.

Nacer Benzekri
La Dépêche de Kabylie : N° 1306
Édition du Dimanche 17 Septembre 2006

La littérature kabyle

La littérature kabyle ancienne était une littérature essentiellement orale ; intimement liée à la vie sociale, elle se ramifiait en plusieurs genres : la poésie, le conte, les chants de travail (chants des travaux agricoles, chants de la meule…), chants rituels, proverbes, devinettes, comptines…
Parmi ces genres d’inégale importance, la première place revenait à la poésie. Une part non négligeable de cette production poétique était villageoise et anonyme mais cette poésie pouvait aussi être l’œuvre de poètes reconnus (af?i?, if?i?en) comme Youcef ou Kaci (Yusef u Qasi). Outre ces poètes créateurs, existaient des poètes transmetteurs (amedda?, imedda?en) ; ceux-ci faisaient circuler des répertoires qu’ils avaient mémorisés de village en village, de tribu en tribu. Avant la conquête française, ces poètes quel que soit leur statut étaient des poètes itinérants.
A l’intérieur de ce genre dominant qu’était la poésie, on pouvait distinguer deux sous-champs :
– La poésie religieuse comprenait un répertoire probablement très ancien de long poèmes (taqsi?, tiqsi?in) évoquant des personnages bibliques (Abraham, Moïse, Joseph, Job…) et de l’Islam (le prophète Mohamed mais aussi et surtout Ali) – (Cf. Mammeri, 1980). A ce répertoire, s’ajoutait une veine de poèmes édifiants (ddker, de l’arabe dikr :  » évocation du nom de Dieu »). Ces longs poèmes hagiographiques sont encore vivants dans la mémoire, en particulier dans les milieux religieux ; quant aux poèmes édifiants, ils constituent une veine très abondante, alimentée par des producteurs le plus souvent anonymes. Dans certains villages, ces poèmes sont encore régulièrement chantés par des chœurs féminins et masculins lors des veillées funèbres.
– La poésie profane présentait une thématique très diversifiée : référence au code de l’honneur, aux valeurs guerrières, poésie satirique, gnomique ; la poésie lyrique, bien qu’elle ait constitué une veine très productive, n’accédait que difficilement à l’espace public.

La conquête française et les profonds bouleversements qu’elle entraîna (violence de la conquête militaire, déstructuration du tissu tribal, important mouvement migratoire vers les villes algériennes et vers la France) eurent des incidences très nettes sur le champ de la littérature : certains genres, sans avoir totalement disparus se sont essoufflés ; c’est le cas du conte, des chants rituels, proverbes, comptines. Ces genres, bien qu’ils soient encore vivants, sont aujourd’hui très peu productifs. En réalité dans ces profonds bouleversements, seule la poésie a réellement survécu ; elle a réussi à traduire aussi bien la violence du choc colonial que les profondes mutations qui s’ensuivirent. Les Poésies populaires de la Kabylie du Jurjura collectées par Hanoteau (1867) sont une véritable chronique de la conquête vue par les Kabyles ; quant à Si Mohand, le poète errant, il rendit compte avec fidélité de la période qui fut perçue par les Kabyles comme la fin d’un monde.

Enfin, une des conséquences indirectes de la conquête française fut l’appropriation de l’écrit par les élites autochtones formées à l’école ; cette appropriation donna naissance à une littérature écrite. L’émergence de cette littérature fut un processus long et complexe : entre la Méthode de langue kabyle de Saïd Boulifa en 1913 et le premier roman – Asfel de Rachid Aliche – paru en 1981, près de 70 ans se sont écoulés. Les premiers instituteurs, comme Boulifa, Ben Sedira…, avaient produit à l’écrit des textes ethnographiques ; ils avaient aussi fixé des textes de littérature orale (ce fut le cas des poèmes de Si Mohand collectés et publiés par Boulifa), mais ils n’avaient pas produit des textes littéraires.

Le premier auteur de textes littéraires écrits fut Belaïd Aït Ali ; celui-ci, mort prématurément à 39 ans en 1950, fut l’auteur d’un seul ouvrage que le Fichier de Documentation Berbère (Fdb) publia en 1962 sous le titre : Les cahiers de Belaïd ou la Kabylie d’antan. Cet ouvrage est en réalité un recueil de poèmes (isefra), de contes (timucuha) et de « nouvelles » (amexlu?). Les textes figurant sous la rubrique amexlu? (mélanges) s’apparenteraient à ce que l’on pourrait appeler des scènes de la vie quotidienne en Kabylie, une version anticipée et écrite en kabyle de Jours de Kabylie de Mouloud Feraoun. Amexlu? signifie ²mélange² d’éléments divers ; la difficulté d’une dénomination précise rend bien compte du caractère nouveau de ce genre, c’est pourtant ce genre difficile à dénommer qui préfigure ce que seront les nouvelles formes de production littéraire écrite. Analysant cette situation de transmission, Paulette Galand-Pernet écrira en 1973 : « Ce que prouvent Boulifa et Belaïd Aït Ali, c’est qu’une œuvre de longue haleine est possible. Si l’on n’a encore vu paraître aucun roman en berbère, cela tient à des raisons économiques et sociales et non à un manque de moyens littéraires » (Galand-Pernet 1973 : 318).

C’est le début des années 1970 qui constitue un véritable tournant pour la littérature kabyle qu’elle soit orale ou écrite. La néo-chanson s’est imposée avec des noms comme Idir, Aït-Manguellet, Ferhat, Matoub Lounès, le groupe Djurdjura… Il s’agit de chansons à textes ; à la différence des poètes traditionnels, les auteurs contemporains écrivent leurs poèmes et la langue de cette poésie moderne tout en réactivant des archaïsmes, des métaphores et des motifs anciens, puise à des degrés divers dans la néologie.

Pour la littérature écrite, la tendance qui consiste à produire dans la langue et non pas seulement à y fixer des textes oraux devient irréversible, étendant ainsi l’écrit à des domaines tout à fait nouveaux : littérature, production de lexiques spécialisés (mathématiques, informatique, linguistique, histoire…), traduction, presse. De tous ces champs investis par l’écrit moderne, le champ de la littérature est sans contexte le plus important. C’est la néo-littérature qui a servi et qui sert encore de laboratoire à cette langue en gestation. Dans ce champ littéraire complètement renouvelé depuis le début des années 1970, on notera la traduction d’œuvres algériennes (Kateb, Feraoun), étrangères (Brecht, Beckett, Molière), la naissance de genres littéraires nouveaux tels que le théâtre, la nouvelle, le roman.

Le théâtre est lié au nom de Mohand-ou-Yahia qui fit œuvre de pionnier à partir du début des années 1970 par ses traductions-adaptations d’œuvres de Brecht, Kateb, Molière, etc. Avec la chanson le théâtre constitue un véritable pont entre l’écriture et l’oralité.
A la même période, en 1981, Asfel de Rachid Aliche annonce la naissance du genre romanesque.

C’est dans la littérature écrite que la langue est investie comme un véritable laboratoire. Cette langue, dans laquelle s’expriment de profondes fractures et une ultime lutte pour la survie, est en même temps malmenée et jalousement préservée. Cette langue est en effet traversée par une profonde dynamique qui touche d’abord le lexique par l’intégration importante de néologismes et à un degré moindre la syntaxe : l’interférence avec la syntaxe du français constitue une tendance lourde pour le kabyle écrit en général ; sans échapper totalement à cette tendance, la langue de la néo-littérature est relativement épargnée quant à la prégnance des calques syntaxiques.

Sur le plan du contenu, un thème majeur traverse comme une lame de fond l’ensemble de cette néo-littérature qu’elle soit orale ou écrite : il s’agit de la contestation politique et de la quête identitaire. La poésie de ces trente dernières années, aussi bien que la production romanesque porte une « charge » de contestation d’une rare virulence à l’égard de l’Etat. La thématique de la contestation n’est pas née ex nihilo : le thème de la résistance a toujours été fortement présent dans la poésie kabyle (Cf. Benbrahim 1982 ; Chaker 1989) ; le lien entre poésie et résistance était si nettement perçu pendant la période coloniale que la circulation des poètes était très sévèrement surveillée après l’insurrection de 1871. La fronde contestataire des poètes contemporains est dirigée contre l’Etat algérien en raison du déni identitaire. C’est dans ce contexte que la quête identitaire occupe une place prépondérante : cette quête, rendue par des moyens différents, est omniprésente dans les romans de Rachid Aliche, de Saïd Sadi, de Amar Mezdad ; elle peut revêtir dans un roman comme Asfel (R. Aliche, 1981) des formes pathétiques.
Un autre thème lié aux deux précédents sous-tend en particulier la production romanesque, il s’agit du thème de l’éclatement : à l’image de la culture à laquelle ils appartiennent, les héros de ces romans sont des hommes en crise dans une situation de crise. Cet éclatement, symbolisé dans les romans d’Aliche par l’image de l’amphore brisée, fait mener les héros jusqu’au suicide. Dans le roman d’Amar Mezdad, i? d wass (Mezdad 1990), c’est la frêle silhouette de la vieille mère qui assure le lien entre hier et aujourd’hui, le village et la ville, c’est elle qui assure la permanence entre ces profondes fractures, évitant ainsi l’éclatement.
Cette thématique, bien que très actuelle, prend solidement ancrage dans la symbolique berbère. C’est cette capacité de se projeter dans l’avenir sans se déraciner qui fait l’originalité de la littérature kabyle aujourd’hui.

Bibliographie

Aït Ali (Belaïd), 1962 : « Les cahiers de Belaïd ou la Kabylie d’antan » in Fichier de Documentation Berbère (Fdb).
Aliche R., 1981 : Asfel (roman), Mussidan, Lyon.
Aliche R., 1986 : Faffa (roman), Mussidan, Lyon.
Basset H., 1920 : Essai sur la littérature des Berbères, Carbonnel, Alger.
Benbrahim-Benhamadouche M., 1982 : La poésie populaire kabyle et la résistance à la colonisation de 1830 à 1962, Paris, Ecole Des Hautes Etudes en Sciences Sociales (Ehess) ; Thèse de Doctorat sous la direction de Camille Lacoste-Dujardin.
Boulifa (Si Amar ou Saïd), 1913 : Méthode de langue kabyle (2ème année) étude linguistique et sociologique sur la Kabylie du Djurdjura, Jourdan, Alger.
Bounfour A., 1999 : Introduction à la littérature berbère I : la poésie, Peeters, Paris – Louvain.
Chaker S., 1982 : « Structures formelles de la poésie kabyle » in Actes de la table ronde « Littérature orale« , Crape – Opu, Alger.
Chaker S., 1987 : « Documents sur les précurseurs. Deux instituteurs kabyles : Si Amar ou Saïd Boulifa et M. A Lechani » in Romm, 44, p. 97-115.Edisud, Aix-en-Provence (sous la direction de Salem Chaker).
Chaker S., 1989 : « Une tradition de résistance et de lutte : la poésie berbère kabyle. Un parcours poétique » in Rmmm, 51, p : 11-31. .Edisud, Aix-en-Provence (sous la direction de Salem Chaker).
Chaker S., 2001 : « Boulifa Si Amar ou Saïd (1865-1931) : le grand précurseur berbérisant » in Hommes et Femmes de Kabylie, p : 119-123 . Edisud, Aix-en-ProvenceIna-yas, Alger.
Galand-Pernet P., 1973 : « Tradition et modernité dans les littératures berbères » in Actes du Premier Colloque des Cultures Méditerranéennes d’Influence Arabo-Berbère, Sned, Alger.
Galand-Pernet P., 1998 : Littératures berbères. Des voix. Des lettres, Presses Universitaires de France (Puf), Paris.
Hanoteau A., 1867 : Poésies populaires de la Kabylie du Jurjura, Imprimerie Impériale, Paris.
Lacoste-Dujardin C., 1970 : Le conte kabyle. Etude ethnologique. Maspéro, Paris.
Mammeri M., 1969 : Les Isefra, poèmes de Si Mohand ou Mhand, Maspéro, Paris.
Mammeri M., 1980 : Poèmes kabyles anciens, Maspéro, Paris.
Mammeri M., 1990 : Inna-yas Ccix Mu?end, Cheikh Mohand a dit, édition Inna-yas, Alger.
Merolla D., 1997 : Gender and Community i the kabyle literary space. Research School, Cnws, Leiden.
Mezdad A., 1990 : I? d wass (roman), édition Asalu – Azar, Alger.
Mezdad A., 2000 : Tagrest ur?u (roman), édition Ayamun, Béjaïa.
Sadi S., 1983 : Askuti (roman), Imedyazen, Paris.
Yacine-Titouh T., 1988 : L’izli ou l’amour chanté en kabyle, Maison des Sciences de l’Homme (Msh), Paris.
Yacine-Titouh T., 1989 : Aït-Manguellat chante, La Découverte – Awal, Paris.
Zenia S., 1995 : Tafrara Aurore (roman), L’Harmattan – Awal , Paris.
* [Extrait de Encyclopédie berbère, XXVI, 2004]

Source: Inalco (consulté le 02 janvier 2007)

par Dahbia ABROUS, Maître-Assistante à l’Université de Bougie

Ass-nni de Amar Mezdad

Ass-nni est le titre du nouveau roman de Amar Mezdad, venu achalander un peu plus la petite bibliothèque berbère. La trame se situe dans les années 90 à cette époque charnière de notre histoire récente qui a vu le pays avorter de l’espérance démocratique et accoucher d’une tragédie. Mohand Ameziane est un homme comme il en existe tant en Kabylie : ordinaire et à la vie sans sailles. Sa mère languit dans l’attente du retour d’un autre de ses fils parti au Canada. La maladie, thématique toujours présente dans l’œuvre de Mezdad, lui-même médecin de formation, la ronge tandis que le destin refuse de lui sourire en donnant une postérité à Mohand Améziane. Cette bru qui n’enfante pas devient la cible toute désignée de ses allusions désagréables. Celle-ci encaisse sans broncher, comme toute belle-fille de bonne famille.Ce personnage de la mère permet de passer en revue une somme de croyances et une représentation du monde, marquée par les mythes et les fétichismes, propres à la société kabyle. Des croyances en disparition que le roman de Mezdad consigne ainsi pour les générations futures.Comme tous les créateurs romanesques de langue kabyle, Amar Mezdad semble écrire tout en songeant à la destination de son œuvre. Celle-ci se ressent d’un certain souci pragmatique et hésite à s’offrir le luxe de la “gratuité”. Pensant sans doute aux potaches, Amar Mezdad a abouti à une forme de roman documentaire : le livre est une succession de tableaux plus ou moins indépendants, les chapitres se déploient dans une relative autonomie de façon à pouvoir servir pour des textes choisis de manuels scolaires. D’autres s’intercalent comme des avenants qui éclairent simplement sur des situations fortes ou sur des enseignements moraux, comme cette parabole de ce roi en quête de rajeunissement. Le roman décrit un écoulement des jours plutôt tranquilles mais charrie une ambiance de précarité et d’inquiétude. Il n’y a pas à proprement parler d’intrigue. Nous sommes dans l’ère des files d’attentes, dans ces usines tournant en pures pertes où les travailleurs gravissent la hiérarchie au hasard des clientélismes, à cet époque où l’Etat dotait de cheptel des villageois qui en détournaient l’usage, de cette jeunesse qui fuit un pays peu respirable pour des horizons d’Eldorado. Le roman zoome sur la quotidienneté algéroise faite de promiscuité et de mal-vie et introduit un jeune personnage qui revient au bled pour s’embarquer dans l’aventure du terrorisme islamiste.Après Id d wass (1990) et Adfel Urghu (2000), Amar Mezdad signe ainsi son troisième roman. Et c’est comme toujours un grand événement dans le petit landernau de la littérature kabyle.

M. Bessa

Depechedekabylie.com

LOUNIS AIT MENGUELLET À MONTRÉAL, LE 1 JUIN 2012

Si vous demeurez dans la région d’Ottawa-Gatineau et que vous n’avez pas encore eu l’occasion de vous procurer les billets pour le récital de Lounis Ait-Menguellet qui aura lieu à Montréal le vendredi 1er juin 2012, le Théâtre du Renouveau Amazigh (TRA) vous offre l’occasion de le faire.

 

Le TRA veut donner aux membres de la communauté d’Ottawa-Gatineau la possibilité de choisir parmi les billets numérotés qui correspondent à leurs préférences avant que les places des rangées à l’avant ne soient épuisées.

 

Pour commander et obtenir vos billets ici dans la région, écrivez au TRA-AAA à l’adresse suivante:

info@tra-aaa.com.

Les billets offerts en vente et leur prix correspondants sont indiqués sur le plan ci-joint.

3 catégories de prix:
– catégorie 1: 55$ frais inclus. – rangée L
– catégorie 2: 50$ frais inclus. – rangée Q
– catégorie 3: 40$ frais inclus. – rangée B- balcon

Dépêchez-vous, il ne reste pas beaucoup de billets de catégorie 1 (proches de la scène). La vente des billets va aussi se faire lors de la soirée Tafsut Imazighen d’Ottawa du 28 Avril 2012. 

TRA-AAA

CONFÉRENCE DE YOUCEF ALLIOUI À OTTAWA, LE 25 MAI 2012

Youcef Allioui, docteur en linguistique et en sociologie, sera  à Ottawa le 25 Mai 2012 pour donner une conférerence sur l’Organisation Socio-Politique traditionnelle de la Kabylie Ancienne. La conférence aura lieu le Vendredi 25 mai a partir de 19h au Centre communautaire Heron, 1480 chemin Heron Ottawa, ON K1V 6A5


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