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Idir: agréable voyage dans l’âme kabyle

Affiche des Productions Nuits d’Afrique

Affiche des Productions Nuits d’Afrique

Idir, la légende vivante de la chanson moderne algérienne d’expression amazighe se produira le 15 mars prochain à l’Olympia de Montréal dans le cadre de la 21ème édition du festival du Maghreb. Il se produira également à Québec le 16 mars avant de partager un souper-hommage à son honneur à Ottawa organisé par la fondation amazighe  Teregwa et l’association ACAOH. Idir est né à Ath Yenni en 1949, en Kabylie. Il a donné vie à’’ A Vava Inouva’’ en 1975, ‘’La France des couleurs’’ en 1999,’’ Identités’’ en 2007 et ‘’Adrar Inu (Ma montagne)’’ en 2013. En somme, il a 40 ans de carrière à son actif. Une carrière marquée par l’authenticité de l’âme kabyle, des chants des berbères du Sud algérien, des musiques du monde et surtout d’ouverture sur les autres cultures et les nouvelles générations d’artistes de tous les horizons. Idir est une œuvre qui se renouvelle tout en demeurant elle-même, car elle est peuplée de sons du terroir amazigh et du discernement qu’il doit à sa sagesse et à sa maturité artistique et politique. Il est à souligner que le groupe Berbanya fera la première partie du spectacle.

Quelques jours avant son spectacle, l’invité des Productions Nuits d’Afrique, en collaboration avec les Productions Revel et le FCNA, a accepté de nous accorder cet entretien via le téléphone de la capitale française, Paris.

 Le 15 mars, vous allez vous produire à Montréal. Ce n’est pas la première fois que  vous veniez au Québec. Quelles sont vos impressions suite à vos passages à la métropole québécoise?

Quand je suis venu la première fois, j’ai trouvé notre communauté en pleine reconstruction et avec les habitudes du pays. J’ai trouvé également que le combat pour l’amazighité a la même puissance, mais pas les mêmes méthodes. Je l’ai trouvé plus cohérent quant aux objectifs à atteindre même si les divergences politiques persistent. Nous avons besoin d’un fédérateur qui pourrait nous réunir. D’ailleurs, ces jours-ci, j’ai rencontré Said Saadi (RCD) et Ferhat Mhenni (MAK) pour comprendre leur point de vue et surtout pour me situer dans ce combat. Il faut souligner que la liberté de l’artiste ne réduit en rien ses convictions et le fait de ne pas suivre une ligne politique donnée ne veut pas dire qu’il n’est pas prêt à donner du sien pour sa cause.

 L’année 2013 est marquée par votre retour avec un nouvel album. Idir était vraiment absent de la scène artistique ?

 Je ne le pense pas. J’ai continué à travailler mon art autrement. Il y a aussi la pression de la maison de disque sur mes épaules. Il fallait que je lui fasse un disque. J’avais une dette envers elle. Il faut rappeler que je ne suis pas venu à la chanson par vocation. Je fais partie de cette génération heureuse d’avoir réussi notre révolution, mais brimée par la politique du pouvoir qui censure sa langue maternelle. La chanson m’a aidé à exprimer mes doléances voire mes revendications. En France, j’ai chanté les thèmes qui me préoccupent comme Tiwizi, Tamazight et l’identité avec d’autres mots. Dans cet album, j’ai effectué un retour à la musique ancienne de mes ancêtres, à l’univers de ma jeunesse et aux artistes talentueux, mais méconnus du grand public.

 Si on parle de votre retour, qu’est-ce que Idir a ramené de nouveau par rapport à son premier album? Seriez-vous comme Kateb Yacine, l’homme d’une seule œuvre? Serait-il difficile de surpasser Vava Inouva?

Idir 150 (c) klaus roethlisberger

Photo de Sony Music

 

Je ne prends pas  »A Vava Inouva » comme cible. Les gens ont fixé certaines choses dans leur mémoire par rapport au premier album, car il a eu un impact très fort. Je revendique  »A Vava Inouva’,et je l’aime, car elle réveille beaucoup de choses en nous. Ce texte de Ben Mohammed a su traduire ce qu’a vécu ou senti notre peuple.

  Quels sont les thèmes qui reviennent le plus dans votre dernier album?

 Il y a trois domaines. D’abord le domaine de la rythmique qui consiste à restituer dans une chanson traditionnelle les sons tels qu’ils étaient. Il m’a fallu entreprendre de longues recherches pour retracer le timbre tel qu’il était. La chanson ‘’Said Oulamara’’ que ma mère m’a transmise est un parfait exemple de cette recherche. Donc, j’ai fait une sorte de panorama des règles de la rythmique traditionnelle kabyle avec des instruments authentiques (Tbel ou bendir et la flute) loin des instruments modernes comme la percussion. Il fallait donc préserver l’ancienne frappe et la réussir comme dans la chanson Wiz araneq. Ensuite,  j’ai repris à ma manière des chansons qui ont bercé mon enfance. J’ai adapté une chanson irlandaise du 17ème siècle ‘’ Scarborough Fair ‘’ (Targit),  et un chant du groupe de rock britannique Les Who ‘’ Behind Blue Eyes’’(Ayen i nessarem),  en leur donnant une âme kabyle avec le bendir et les accords kabyles. J’ai enfin rendu hommage à Ahcène Mezani. C’était un grand artiste kabyle qui a vécu dans les années 40 et 50 en France, mais qui aurait fini mal sa vie en Algérie en 1984. Il aimait les bals des samedis soirs. Pour ce faire, j’ai sollicité la collaboration de la sœur de mon guitariste pour Tibougharines.

Que pensez-vous de la situation de la cause amazighe?

 J’étais un étudiant révolté. J’ai grandi dans l’ambiance des thèmes en vogue comme la libération des peuples et leur souveraineté. C’était l’époque de Che Guevara. Et nous, nous luttions pour affirmer notre amazighité et la vivre. Mouloud Mammeri disait souvent qu’une identité se vit. La lute a évolué et a amplifié sa vitesse contre les gouvernants depuis les années 1980 notamment. Ceci étant dit, il ne faut dénaturer la réalité. On n’a pas été gazé en Algérie. Il faut avoir du discernement quant à cette question. Aujourd’hui, on a un passeport algérien, mais Tamazight n’est pas encore consacrée officielle dans la constitution. Aussi, on crée une chaine de télévision qui n’est autre qu’un piège  pour tromper les gens et non pas pour servir Tamazight. Cette télévision dite amazighe véhicule la religion et une planète qui n’a pas de sens. Franchement, notre culture et notre identité courent un grave danger. Je ferai mon possible pour mieux servir mon identité et lui donner toute la visibilité qu’elle mérite.

La femme occupe une place très importante dans vos chansons et ce depuis votre premier album. Pensez-vous que le statut de la femme kabyle a évolué depuis votre chanson ‘’Weltma’’ (Ma sœur) et si c’est le cas en quoi?

 En Algérie, la femme kabyle continue à subir toutes sortes de pressions. Le pire est que le voile ne cesse de prendre de l’expansion même à Tizi-Ouzou. Point de silhouettes des femmes kabyles d’antan. Le voile et l’idéologie qu’il véhicule sont en train de faire leur chemin. Notre société est matriarcale. Donc, tout passe par la femme, mais elle ne peut disposer d’un héritage de peur de déstabiliser la cellule familiale, voire le village. Cette femme qui est dépositaire de la culture et de l’identité subit les pires souffrances. D’où la contradiction flagrante. Les femmes le savent, mais elles sont aliénées. Elles font avec. D’ailleurs, même ailleurs comme dans des banlieues parisiennes, les filles réussissent mieux que les garçons, Ces derniers, pensant qu’ils ont tout, ne se cassent pas la tête et ne font pas beaucoup d’effort pour se construire.

 La Kabylie demeure, malgré les problèmes qui la rongent, une source d’inspiration pour ses enfants. L’est-elle encore pour vous ?

 La Kabylie non. Son histoire oui. Aujourd’hui, les parcours s’éloignent. Les mentalités aussi. Les codes ont changé. La liberté de culte est inexistante. Les valeurs d’avant ont disparu. Personnellement, j’ai évolué ailleurs. À l’extérieur, je travaille avec les occidentaux, les Français notamment, mais, une fois rentré chez moi, je suis en Kabylie. Le resserrement des libertés est un fait en Algérie. Le pouvoir a orchestré la décomposition de la culture et de l’éducation. Parler du ciel bleu ou du développement durable relève de la fiction. La mosquée s’occupe d’autre chose. En 1962, on s’est attaqué à la langue française pour ne pas être français, mais on a épousé la langue arabe pour être arabe ou s’allier aux Arabes. Tout ça a donné vie à une génération hybride.

 Ces 10 dernières années, Idir  associe pas mal d’artistes et de cultures dans ses productions. Pourriez-vous nous en éclairer?

 Il est vrai que quand on chante dans une langue minoritaire, on n’a pas accès à un large auditoire. Du moins il est difficile d’y accéder. Un jour, j’ai rencontré une femme chez Sony qui m’a dit : «  Il te faudrait un disque avec des gens connus et tu seras doublement gagnant. Tu auras de la visibilité et tu auras ainsi le pouvoir de parler de ta culture. » C’est ainsi que j’ai rassemblé des grands noms comme Goldman, le grand corps malade pour ne citer que ceux-là et j’ai partagé avec eux mes expériences en tant qu’artiste et en tant que Kabyle.

 Qu’est-ce qu’elle vous apporté cette ouverture en tant qu’artiste et en tant que Kabyle?

Cette expérience m’a appris également à concevoir la musique autrement que d’une façon horizontale. Les jeunes la font verticalement.

 Ces derniers temps, vous vous produisez en compagnie de votre fille. Pensez-vous que vous lui avez contaminé votre virus artistique?

 C’est un plaisir de jouer avec ma fille. Ma fille a fait également du théâtre. Aussi, montrer une jeune fille entrain de jouer du piano loin des clichés entretenus fait la différence. Je l’encourage à vivre sa passion. D’ailleurs, elle a eu un prix pour sa première composition  pour la musique de ‘’Sans ma fille’’. Elle aime la Kabylie et s’intéresse de très près aux thèmes traditionnels kabyles.

  La mère, que représente-t-elle pour vous?

 Elle représente tout. Cette femme était ma mère, mais aussi une grande poétesse. Ma mère et ma grand-mère m’avaient beaucoup influencé. J’ai vécu avec elles des moments inoubliables. Quand je revenais de l’école, même mes études je les faisais avec des bougies, elles nous racontaient des contes et des légendes. Je les ai toujours charriés. Ma mère est en moi.

  Parlez-nous de votre collaboration avec Enrico Macias?

 Il est venu me voir avec un musicien et on a échangé nos points de vue sur l’histoire des Berbères. Il m’a exprimé le vœu de chanter quelque chose en berbère. On a donc choisi la chanson ‘’Snitra’’ (Ma guitare)  et j’ai dû changer quelques mots qui sont durs à prononcer pour lui. On n’a pas le droit de lui dénier son appartenance à cette terre algérienne avec son sang et ses larmes. Il y est né. Tout n’est pas noir ou blanc. Je ne suis pas forcément d’accord avec ses idées politiques et je garde toujours ma position vis-à-vis de la question palestinienne. En démocratie, on ne peut pas avoir les mêmes points de vue sur certaines questions. Nous avions eu une collaboration purement artistique.

Dans vos œuvres, on voyage entre les traditions kabyles et l’ouverture sur l’époque et sur le monde. Comment peut-on entreprendre un tel périple en demeurant soi-même?

Idir 172 (c) klaus roethlisberger

Photo de Sony Music

 

C’est simple de suivre le fil conducteur en étant fidèles aux valeurs des ancêtres qui pourraient me conduire vers la lumière. Ça me permet de demeurer moi-même, attaché à mes racines. Je m’enrichis des autres, mais je ne change pas d’identité.

Djamila Addar

Montréal, 4 mars 2013

Visitez Taghamsa, le blog de Djamila Addar

Les liens:

http://www.festivalnuitsdafrique.com/serie/festival-de-musique-du-maghreb

http://www.festivalnuitsdafrique.com/spectacle/idir/15/mar/2013

Tiregwa (tamazgha.ca)

Association ACAOH (acaoh.ca)

Hommage à Slimane Azem le Samedi 26 janvier à Montréal

A l’occasion du 30ème anniversaire de la mort du maître de la chanson Kabyle Slimane Azem, la fondation Tiregwa,

et pour la première fois en Amérique du nord, lui rend un hommage le Samedi 26 janvier 2013 à Montréal avec un programme riche qui comprend:

Première partie: 13h-17h

– Exposition photos et projection d’un nouveau documentaire sur Slimane Azem.
– Conférence-Débat avec Dr. Hacene Hireche, enseignant de langue et civilisation berbères à l’université de Paris VIII. Le titre de la conférence est: Clin d’œil à Slimane Azem, grand poète Si Muhendien.

– Lieu: La Société Saint-Jean-Baptiste, 82, rue Sherbrooke Ouest, Montréal (Québec) H2X 1X3.
– Métro: Place-des-Arts.
– Admission: Gratuite

Deuxième partie: 19h-23h30

– Gala avec plusieurs chanteurs/chanteuses, poètes/poétesses et chorales d’enfants qui vont chanter et dire Slimane Azem.
– Heure: 19h00
– Lieu : Théâtre Le Château 6956, rue Saint Denis, Montréal.
– Métro: Jean Talon.
– Admission: 15$
– Points de vente des billets:

o Salon Tikdjda: 3880 Rue Belanger, Montréal. Tél. 514 691 8222
o Les Trésors sucrés : 3640 Rue Jean Talon, Montréal. Tél.: 514 223 2174
o Tiregwa: Pour les résidents d’Ottawa/Gatineau. Tél: 613 897 7347
o Sur Place le jour du spectacle.

Il est à noter que pour permettre aux parents des enfants d’apprécier la soirée-hommage, une garderie gratuite sera disponible sur place avec des éducatrices qualifiées.

– Participants:

o Salah Ait Gherbi (Montréal)
o Zahia (Montréal)
o Rabah Kadache (Montréal)
o Farida Eldjama (Ottawa)
o Hacemess (Montréal)
o Adil Hajila (Varennes)
o Nacer Djennadi (Montréal)
o Zahir Ouali (Gatineau)
o Hakim Kaci (Montréal)
o Smail Hami/Mourad Itim (Montréal)
o Yacine Kedadouche (Montréal)
o Brahim Sedik (Montréal)
o Rezki Grim (Montréal)
o Mohand Deflaoui (Laval)
o Les enfants de l’école de Tamazight Ottawa-Gatineau (ACAOH)
o Les enfants de l’école de Tamazight de Montréal (INAS).

Qui est Slimane Azem?

Slimane Azem, est un poète et chanteur Amazigh. Il est né le 19 septembre 1918 à Agouni Gueghrane en Kabylie et décédé le 28 janvier 1983 à Moissac en France. Il quitta son village très jeune à l’âge de 11 ans pour travailler chez un colon pas loin d’Alger. Il arrive en France à l’âge de 19 ans, où il a travaillé à la Régie Autonome des Transports Parisiens. Après quelques années de travail obligatoire imposé par l’Allemagne nazie, il prend un café en gérance à Paris. Il s’y produit les fins de semaines pour chanter aux immigrés la nostalgie et les tourments de l’exil à l’instar de sa première chanson, A Muh a Muh, qui paraît dès le début des années 1940. C’est le prélude à un répertoire florissant qui s’étend sur près de 50 ans. Ses chansons traitent essentiellement des problèmes de ses compatriotes immigrés, de l’occupation française pendant la guerre d’Algérie, et de la dictature post-indépendance ou il fut très critique à l’égard du régime algérien. Il sera en conséquence interdit de diffusion sur les ondes algériennes entre 1967 et 1988. Il décède le 28 janvier 1983 à Moissac en France, où il est enterré, le pouvoir ayant interdit son retour en Algérie.

 

Célébration de Yennayer 2963 À Ottawa

À l’occasion de la célébration de Yennayer 2963 (2013) l’Association Culturelle Amazigh d’Ottawa-Hull organise une soirée artistique kabyle qui aura lieu le :
19 janvier 2013 à partir de 18h00 à la salle du Centre Richelieu-Vanier de la ville d’Ottawa, situé au 300 Avenue Des Peres Blancs
Ahil/Programme
18:00:19:00 Ad tebdu tmeghra – azawan /Début de la soirée – musique
19:00:19:30 Arac ugherbaz n Tmazight d’Ottawa/Elèves de l’école de Tamazight d’Ottawa:
  – Tafugla useggwas amaynut « Taburt ussegwas »/ Cérémonie d’ouverture du nouvel an Amazigh
– Taghuct / Chanson
19:30:20:30 Imensi / Dîner
20:30- 22:00: Azawan n cdah alama ikfa wahil/ Musique & danse non stop (DJ Zahida)
22:00 Tizidanin / Buffet Gâteaux
22:30 – 24:00 Azawan n cdah alama ikfa wahil/ Musique & danse non stop (DJ Zahida)
24:00 Tekfa tmeghra/Fin de la soirée.

Conditions d’entrée à la soirée:

* Membres (membrieté à jour): 0$ + un plat salé et un dessert (sucré)
* Non membres: 15$ + un plat salé et un dessert (sucré)
Notes:
* Merci de se présenter à temps pour respecter le programme de la soirée
* Merci de ramener vos cartes de membriétés pour accélérer votre entrée à la soirée
* ACAOH-TV va filmer le spectacle
* Les parents sont responsables de la surveillance et de la sécurité de leurs enfants
* Comprendre l’adhésion à l’ACAOH, visitez http://acaoh.ca/?page_id=170


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MISSION ET MANDAT

ACAOH

Notre mission
L’Association Culturelle Amazigh d’Ottawa-Hull (ACAOH) est une association culturelle enregistrée au niveau fédéral. Elle est à vocation strictement culturelle et s’interdit toute activité politique ou religieuse en son sein. Elle a été créée le 17 novembre 2000.

Nos valeurs
L’ACOAH croit en l’importance de la culture pour l’épanouissement d’une société car elle reflète la manière dont nous vivons, pensons, parlons et comment nous nous comportons au sein de cette même société. Investir dans le développement culturel, c’est enrichir la communauté, l’économie, l’environnement et le bien-être de tous ses membres.

L’association s’interdit toute activité à caractère politique ou confessionnel et se limite uniquement aux activités culturelles et sociales. Tous les membres de l’ACAOH travaillent bénévolement au sein de l’association pour la promotion des objectifs de l’association.

Transparence: L’ACAOH met à la disposition de ses membres dans une transparence totale l’ensemble de ses comptes et autres documents d’activités lors de l’assemblée générale (une fois par année) ou par une simple demande de la part des membres de l’association.

Notre mandat
Les principaux objectifs de l’Association Culturelle Amazigh d’Ottawa-Hull sont :

  • Soutien à l’enseignement Amazigh à Ottawa par l’acquisition de ressources pédagogiques,  l’organisation de séminaires, colloques, conférences et contacts avec le conseil scolaire (département de langues internationales) et toutes autres questions liées.
  • Promouvoir la langue et culture Amazigh, dans notre région
  • Contribuer à l’intégration et l’adaptation des nouveaux immigrants de culture Amazigh dans la société d’accueil  en leur fournissant l’information et l’aide nécessaire dans leurs démarches d’installation.
  • Développer et entretenir des liens d’amitié et de solidarité avec tous les autres groupes ethniques qui composent la société canadienne.
  • Célébrer les événements relatifs à l’histoire et à la culture Amazigh.
  • Organiser des rencontres et sorties familiales afin de permettre aux membres de notre communauté de mieux se connaître et de renforcer leurs liens.
  • Cultiver amitié et solidarité entre les membres de l’association.
  • Contribuer à la création de groupes culturels (musique, théâtre) et d’équipes sportives et organiser des rassemblements culturels et rencontres sportives (si les moyens (humains, financiers et autres le permettent). 

Dates importantes

  • 17 Novembre 2000: rencontre de membres de la communauté au centre Jacques Auger (Hull) afin de les informer de la création de l’école de Tamazight á Ottawa, expliquer les modalités de fonctionnement, d’inscription … Au cours de la réunion,  “l’Association Culturelle Amazighe d’Ottawa – Hull” (ACAOH) a été créée, une association culturelle et apolitique au service de la communauté amazighe de la région d’’Ottawa (Ontario) et de l’Outaouais (Québec). Un comité provisoire a été nommé afin de définir les statuts, les missions de l’association…
    La création de l’association fait suite à l’introduction de tamazight comme langue internationale dans le système éducatif ontarien et qui est conditionnée par l’existence d’une communauté organisée qui s’engage à soutenir l’enseignement de la langue aux côtés du Conseil Scolaire.
  • 01 juin 2002: demande d’enregistrement de l’ACAOH déposé au niveau d’Industrie Canada.
  • 08 aout 2002: Enregistrement de l’ACAOH au niveau de la direction des corporations (Industrie Canada)

TAFSUT IMAZIGHEN : LE PRINTEMPS BERBÈRE

Le Printemps 1980 a été un tournant décisif pour la revendication amazighe en Kabylie. Si jusque là le régime algérien, bâti par le dictateur Boumédiène et son équipe issue principalement de l’armée des frontières et des officiers algériens de l’armée française ayant rejoint le FLN en 1960-61, a muselé la Kabylie et a systématiquement réprimé Tamazight, le Printemps 1980 est venu « bouleverser » la situation en Kabylie : il a ouvert la voie de la protestation populaire. Ainsi, pour la première fois, sous le régime arabo-musulman d’Alger, les Kabyles sont sortis massivement dans les rues de la Kabylie pour dénoncer le régime et crier haut et fort leur ral-le-bol. Pour la première fois, ils ont dit publiquement et massivement non à l’arabisation et ont affirmé leur amazighité qu’ils sont décidé à défendre.

Si le Printemps 1980 avait ouvert les voies de la protestation en Kabylie, c’est par ailleurs l’ensemble de Tamazgha à qui cette révolte kabyle avait bénéficié. Le vent de la liberté avait donc commencé à souffler.

Pour en arriver là il a fallu des années de travail, de sensibilisation et de combat sur divers fronts. Il a fallu des actions comme celle de Haroun et ses camarades en Kabylie et dans l’Algérois ; celles de Bessaoud et ses amis à Paris ou celle plus culturaliste et universitaire de Mouloud Mammeri et nombre de jeunes étudiants kabyles notamment à l’Université d’Alger. Il a fallu également l’action de certains artistes (poètes, chanteurs, …). Tout ce monde avait contribué d’une manière ou d’une autre à faire vivre tamazight et surtout à résister au rouleau compresseur de l’arabo-islamisme ayant programmé l’assimilation des Imazighen et l’éradication de Tamazight.

Mais le rôle de l’Université de Tizi-Ouzou a été tout de même déterminant dans le déclenchement de la révolte d’avril 1980 qui a coûté cher au régime algérien.

Nombreux étaient les collaborateurs de Boumédiene, en 1978, à dire que l’ouverture d’une université en Kabylie ne pouvait être qu’une bombe à retardement. Ils n’ont pas eu totalement tord puisque deux ans après l’ouverture de cette université, cette dernière fait descendre toute la Kabylie dans la rue pour défier le pouvoir en place.

En effet, l’Université de Tizi-Ouzou avait permis à bon nombre d’étudiants kabyles de se retrouver et surtout de mener une réflexion commune quant à leur existence et celle de leurs identité, culture et langue. La première chose à laquelle les étudiants kabyles de l’époque se sont attaqué c’est la récupération du pouvoir au sein de l’Université. Ils ont mené un combat pour leur autonomie ; pour l’autonomie de gestion des affaires de l’université qui sont avant tout leurs affaires. Une lutte acharnée s’est engagée entre eux et l’administration dépendant directement du FLN et de ses organisations de masse s’est très vite instaurée à Tizi-Ouzou. Les étudiants voulaient jouir d’une autonomie dans la gestion des affaires de l’Université. Ainsi, par exemple, pour l’animation culturelle, les étudiants voulaient que cette tâche leur revienne et que de toute façon la démocratie doit s’instaurer : les étudiants doivent décider en toute démocratie quant à leurs représentants et sur le contenu et la nature des activités à organiser. Et c’est ainsi que les étudiants, malgré qu’ils n’avaient pas pu se doter de la souveraineté souhaitée pour prendre leurs affaires en main, arrivaient à faire passer et imposer un certain nombre de choses.

Bref, les autorités algériennes étaient embarrassées par cette affaire et elles avaient du mal à contrôler cette volonté kabyle décidée à bouleverser l’ordre « établi ». C’est ainsi que très vite des activités ayant trait à la question berbère ont été programmées par les étudiants.

En 1980 sortait l’ouvrage « Poèmes kabyles anciens » de Mouloud Mammeri en France. Les étudiants de Tizi-Ouzou avaient prétexté de cette parution pour inviter Mouloud Mammeri à l’Université dans le but d’animer une conférence sur la poésie kabyle. Après moult négociations, les étudiants avaient réussi à programmer la conférence pour le 10 mars 1980.

Les autorités algériennes voulaient à tout prix faire en sorte que l’activité n’ait pas lieu : il n’était pas question que les étudiants rencontrent Mouloud Mammeri. La sécurité militaire (S. M.) n’était pas dupe et imaginait bien ce que ce genre d’activités pouvait engendrer. Ils savaient que la poésie n’était qu’un prétexte pour instaurer un débat qui n’est pas le bienvenu pour eux.

Un bras de fer s’était alors instauré entre les étudiants kabyles et les autorités algériennes. N’ayant pas pu dissuader les étudiants ayant maintenu la programmation de la conférence, les autorités algériennes passent à la vitesse supérieure, après les intimidations et les différentes méthodes policières, et empêchent Mouloud Mammeri d’atteindre l’enceinte universitaire ce 10 mars 1980. Il fut intercepté à l’entrée de la ville de Tizi-Ouzou, conduit chez le wali (préfet) et fut invité à faire demi-tour et, surtout, ne pas tenir la conférence.

C’est la goutte qui a du faire déborder le vase. Et la voie est ouverte aux étudiants qui n’avaient pas hésité à déclencher les hostilités. Il a fallu cela pour que les étudiants passent, eux aussi, à une autre vitesse.

La détermination des étudiants à tenir cette conférence et celle des autorités à mettre une limite à cette « agitation » qui remet leur système en cause a fait que la tension n’a cessé de monter et chaque jour qui passe c’est un pas vers le clash entre les deux parties.

Pour comprendre la genèse de cette révolte qui a bouleversé -sans en en finir- l’ordre politique algérien et a donné un bol d’oxygène à l’ensemble des Imazighen et des Kabyles en particulier, il n’est pas inutile de savoir ce qui s’est passé jour pour jour lors de ce Printemps 1980.

Rachid Chaker nous a laissé l’un des rares écrits traitant de cette période. Etant un des acteurs de cette révolte (il fut enseignant en économie à l’Université de Tizi-Ouzou), il avait tenu un Journal et chaque jour, du mars à juin, il notait l’essentiel des évènements qui avaient marqué aussi bien la Kabylie que l’Algérois qui était dans une certaine mesure impliqué dans cette révolte de 1980.

Nous proposons à nos internautes de publier ce Journal. Ainsi, chaque jour nous publierons ce qui s’est passé de plus important en Kabylie et à Alger.

Un dossier sera dédié au Printemps 1980 « Tafsut n Imazighen ». Nous y reproduirons essentiellement le numéro spécial de la revue de Tamazgha « Imazighen ASS-A » paru en avril 2000.

Nous essayerons, ainsi, de mettre à la disposition des internautes des éléments de compréhension de la genèse du déclenchement de Tafsut n Imazighen qui a joué un rôle déterminant dans l’évolution de la question amazighe.

 

Ufrin.

Tamazgha.fr

Tidak n Nna Fa

‘Tidak n Nna Fa’ ou ‘les vérités de Nna Fa’, est la première pièce de théâtre kabyle à être présentée en Amérique du Nord. Une comédie en 3 actes de Arab Sekhi.

Résumé

Nna Fa, vieille kabyle en visite chez son médecin. Quoi de plus banal? Sauf que quand des circonstances particulières transforment le médecin en confident, Nna Fa déroule devant nous la trame de toute une vie faite de beaucoup d’amour mais aussi d’abnégation, de frustration et de révolte. Elle laisse libre cours à ses vérités sur la vie sociale en Kabylie, les hommes, les femmes et sur les « temps d’aujourd’hui ».Dans un tourbillon de répliques ou ` se mêlent le rire et les larmes, Nna Fa nous promène sur tout un éventail d’émotions. De la tendresse à la nostalgie du respect à l’admiration en passant par une peu de regret d’avoir manqué de temps avec nos vieilles parentes et d’avoir ainsi manqué d’engranger des moments précieux. Dans une politesse irréprochable, une langue authentique et merveilleuse, Nna Fa nous fait réaliser que nos grand-mères ont un regard sur la vie plus lucide que nous ne le pensons. Elle nous réconcilie avec une génération dont nous n’avons pas toujours saisi la mesure et nous fait entrevoir des trésors de sagesse et de lucidité que nous avons peut être sous estimés.Beaucoup de rire, de tendresse au rendez-vous. La langue de Nna Fa, nous emmène comme un tapis volant au cœur de la Kabylie, mais aussi, dans le plus long des voyages, au fond de nos cœurs de fils et de filles.

 

Historique de l’Enseignement de Tamazight

À la suite d’une démarche initiée en septembre 2000 par un membre de la communauté (Mohand Ouldchikh) pour l’introduction de tamazight dans le Programme des langues Internationales (PLI) la réponse du Conseil Scolaire d’Ottawa Carleton (Ottawa Carleton District School Board) a été que l’introduction d’une langue dans le PLI est conditionnée par existence d’une communauté organisée qui s’engage à soutenir l’enseignement de la langue aux côtés du Conseil Scolaire. C’était  la raison fondamentale qui a conduit à la création de l’ACAOH.

L’introduction de tamazight dans le PLI était une première étape, la deuxième était celle de la codification. Avec l’aide de linguistes de la communauté, l’ACAOH a monté un dossier destiné à la commission chargée des codifications au Ministère de l’Education de l’Ontario.  La codification permet l’intégration de la langue internationale dans le processus d’obtention du diplôme d’Études Secondaires de l’Ontario en donnant la possibilité d’obtention de deux crédits sur l’ensemble des crédits requis.

Tamazight a donc été intégrée dans le programme des Langues Internationales de l’Ontario en décembre 2000 et le processus de codification a été complété une année après, en décembre 2001.

Le premier cours au niveau primaire a été donné le 09 décembre 2000 et les cours du secondaire ont débuté à la rentrée 2001-2002.

Depuis, l’ACAOH n’a cessé de soutenir l’enseignement de tamazight en y consacrant en moyenne 50% de son budget annuel (achats de ressources pédagogiques, activités parascolaires, cadeaux de fin d’année…) et en faisant du suivi et du soutien de l’école de tamazight sa priorité et un plein mandat d’un des membres de son CA.

Le suivi et le soutien sur le terrain se fait par le biais du comité de soutien  (constitué de parents d’élèves membres de l’ACAOH sous la coordination du membre du CA chargé de l’enseignement de tamazight) qui sans relâche a œuvré au développement de l’enseignement de tamazight à Ottawa.

La prise en charge de l’enseignement de tamazight au niveau secondaire par des enseignants issus eux-mêmes du programme d’enseignement de tamazight est une des grandes fiertés de l’ACAOH et aussi une preuve du succès du programme.

Signification du statut de langue internationale :
– le droit de bénéficier de la prise en charge par le conseil scolaire (ressources pédagogiques, locaux, salaire des enseignants…) au même titre que toutes les autres langues internationales (exception faite du français et de l’anglais qui sont les langues officielles du Canada).

– Après codification, l’octroi aux élèves de deux crédits qui comptent pour  l’obtention du diplôme d’études secondaires (équivalent du baccalauréat international)

– l’inscription dans la liste des langues internationales reconnues par la fonction publique.

Paliers d’enseignement :
– Primaire : ouvert aux enfants de 5 à 12 ans fréquentant l’école primaire régulière.
Type d’approche: enseignement de langue seconde.

– Secondaire : ouvert aux élèves de l’école secondaire régulière et aux adultes.
Type d’approche : mixte. Enseignement régulier aux locuteurs de tamazight et enseignement de langue seconde aux non locuteurs de tamazight.

Dates importantes :
– 16 Sep. 2000 :
Début des contacts, discussions avec le conseil scolaire d’Ottawa-Carlton-programme des langues internationales (OCDSB-ILP) en vue d’introduire tamazight comme langue internationale dans le système éducatif ontarien.

– 10 Nov. 2000 : dernière réunion avec OCDSB-ILP: Tamazight officiellement admise dans le system éducatif comme langue internationale.
La rentrée, premier cours, a été fixée pour le 09 déc. 2000.

– 09 déc. 2000: 1 er cours au primaire assuré par Mass Arav Sekhi.

– 09 mai 2001: OCDSB a approuvé l’ouverture de la classe du secondaire pour la prochaine rentrée scolaire.

– 15 Sep. 2001: 1 er cours au secondaire assuré pas Mass Karim Achab

– 19 Déc. 2001: Codification du programme n tamazight, langue internationale, au niveau du
Ministère de l’Éducation de l’Ontario.


Dachratv à Ottawa pour le 10 eme anniversaire de… by DachraTV

COURS DE TAMAZIGHT

L’Association Culturelle Amazighe d’Ottawa-Hull, a le plaisir de vous informer que des cours de Tamazight sont offerts par le Conseil Scolaire d’Ottawa Carleton dans le cadre du Programme des Langues Internationales. Deux cours sont offerts, les samedi matin, tout au long de l’année scolaire. Le premier cours est disponible pour les élèves de l’élémentaire (enfants de moins de 12 ans) et le deuxième pour les étudiants du secondaire et les adultes. Les cours de Tamazight sont d’une durée de 3 heures par semaine. Pour les étudiants du secondaire, ce cours est crédité et donc concourt à l’obtention du diplôme d’études secondaires. Les adultes pour leur part, recevront un certificat attestant la réussite au cours.

Lieux

Niveau Secondaire

Glebe Collegiate Institute

212 Glebe Avenue, Ottawa

Niveau Primaire

17 Hopewell Avenue

Ottawa, Ontario K1S 2Y7

  • Accéder au cours de Tamazight de l’année en cours 2009 – 2010 (Site Web Taqbaylit.com )

Tafsut Imazighen à Ottawa

L’organisation ACAOH en fait une tradition

Tafsut Imazighen à Ottawa
Par : Rubrique Radar

C’est devenu maintenant une tradition : l’Association culturelle amazighe d’Ottawa-Hull (Acaoh) a célébré, samedi soir, le 32e anniversaire du Printemps berbère. Au programme, des témoignages sur les évènements qui ont ébranlé le parti unique en avril 1980. La cérémonie, qui s’est déroulée à Gatineau, a été clôturée par des chants exécutés par la jeune Zahia. C’était aussi l’occasion d’attribuer le prix Acaoh 2012. Pour cette édition, le récipiendaire du prix n’est autre qu’Arab Sekhi, ancien président de l’Acaoh et membre fondateur du Théâtre du renouveau amazigh (TRA), qui a produit, l’année dernière, la pièce théâtrale Ass n unejmaâ (Le Jour de l’assemblée). L’Acaoh est un organisme sans but lucratif qui fait dans la promotion de la culture amazighe et contribue à l’insertion des membres de la communauté dans la société d’accueil.

Journal Liberté

 

TAFSUT IMAZIGHEN À OTTAWA/GATINEAU

Comme chaque année, l’ACAOH va célébrer le printemps Amazigh à Ottawa. Cette année
cela se passera le samedi 28 avril de 19 :00h à 23 :00h, au Communautaire Le Baron situé au
104 rue du Barry, Gatineau.

Ahil – Programme  

  • 19:00     Amager n inebgawen-Azawan – Début de la soirée, accueil des invités et musique
  • 19:30     Asmekti Tafsut Imazi?en – Rappel du Printemps Berbère
  • 19 :45    Dqiqa n tsusmi af widak i?lin af  tmazi?t – Minute de silence
  • 19:50     Cna inelmaden n ugherbaz (Tajmilt i Cherif Kheddam) –

Spectacle par les élèves de l’école n Tmazight (Hommage à Cherif Kheddam)

  • 20:30     Tanazurt Zahia (ahruc amezwaru) –  Chanteuse Zahia (1ére partie)
  • 21:00     Tikci n Waraz ACAOH 2012 – Remise du prix ACAOH 2012
  • 21:30     Tanazurt Zahia (ahric wis sin) – Chanteuse Zahia (2ème partie)
  • 22:00     Tizidanin  – buffet de gâteaux, desserts
  • 22:30     Azawan n cdah – Musique & danse
  • 23:00     Tfuk tmeghra – Fin de la soirée
Conditions d’entrée à la soirée:
  • Membres (membrieté à jour):  0$ + un dessert (sucré)
  • Non membres: 10$ + un dessert (sucré)