La coureuse des vents est une œuvre romanesque qui nous  raconte une histoire universelle de la condition humaine à partir des contextes locaux et particuliers divers. L’auteur traite dans un style poétique des questions  qui soulèvent  une ancienne et nouvelle problématique dans ses manifestations diverses; dans le rapport de la  culture à la nature qu’il explore et dissèque notamment à partir de la problématique égalité homme-femme, politique-religion, dominant-dominé, homme libre esclave, nomades-sédentaires, Nord-Sud

Le roman pose des questions à propos de ces problématiques à partir des situations particulières de ses personnages. Il donne des pistes de compréhension à travers les expériences des personnages qu’il a créés, sans aucune prétention de sa part de détenir des réponses fermes, catégoriques et indiscutables. Bien au contraire, le récit est dans le mouvement, la remise en question perpétuelle, la vérité malmenée et secouée. Le livre suscite des interrogations et des réflexions déstabilisantes qui, le moins que nous puissions dire, ne laissent pas le lecteur enchaîné à ses zones de confort et à sa seconde nature, l’habitude et la monotonie de la répétition et de la tradition. Il est riche en débats sur des questions fondamentales de l’humain. Il pointe du doit le désastre que la politique des États-nations a causé au vivre ensemble local.

Le lecteur de ce roman ne sortira pas indemne de sa lecture, il y laissera assurément des plumes, ses certitudes seront ébranlées, mais, à coup sûr, il en sortira  gagnant  dans tous les cas de figure; l’aventure romanesque transcende les géographies coutumières à la manière d’un oiseau migrateur pour qui les frontières des « pays des lignes courbes et brisées»[1] ne veulent absolument rien dire. L’histoire s’approprie la terre, toute la terre comme patrie. Tout lecteur qui s’aventure à aller jusqu’à la dernière ligne du livre aboutirait immanquablement à des questions profondes, et vraisemblablement au  doute et à l’inquiétude; il sera malmené par les tumultes de l’expérience humaine qui outrepasse l’espace et le temps en réduisant leur dimension par des mots au service de petites histoires qui mettent en question la légitimité des grands récits. L’auteur s’inspire énormément des études sociologiques et anthropologiques qui tendent à se libérer de l’essentialisme et du culturalisme réducteurs de l’expérience humaine. Pour Louenas Hassani, il n’y a pas de choc des civilisations, il n’y a que «le choc des vérités»[2] pour qui l’Autre doit disparaître ou alors s’effacer. De la civilisation grecque, à la civilisation occidentale, en passant par la civilisation arabo-musulmane, toutes les civilisations humaines s’inter-enrichissent et se complètent.

Par Ali Kaidi (Docteur en philosophie) 

 

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