Né le 08 Mars 1912 à Tizi-Hibel, un village kabyle des Ait-Douala, le regretté Mouloud FERAOUN a été assassiné le 15 Mars 1962 en compagnie de cinq de ses collègues de l’Inspection des Centres sociaux à El-Biar à alger par la sinistre organisation dénommée O. A. S.
Cette dernière sentant l’indépendance de l’algérie proche proçèdera à une vaste campagne de terreur. Des centaines d’algériens seront tués. La mort de Mouloud FERAOUN, l’un des grands écrivains que l’Algérie n’avait connu s’était d’ailleurs produite quatre jours avant le cessez-vous conclu entre les révolutionnaires du F. L. N et la France.

En 1932, il obtiendra avec succès le concours d’entrée à l’Ecole Normale de Bouzaréah. Par tirage au sort (code de l’indigénat), il sera éxempte du service militaire et ce en 1934. Une année plus tard, il sera instituteur à l’Ecole primaire de Taourirt Moussa (le village du regrétté MATOUB Lounès, le chanteur kabyle engagé assassiné par les islamistes du GSPC de Hassane HATTAB le 28 Juin 1998). Ce n’est qu’en 1949 qu’il connaîtra… Paris !

En 1950, il éditera aux éditions Cahiers Nouvel humanisme « Le fils du pauvre ». En 1951, Mouloud FERAOUN écrira ce qui suit à Albert CAMUS : « l’hiver dernier j’avais demandé à Pierre MARTIN du SCI de vous faire parvenir un exemplaire du fils du pauvre. Lui aussipouvait me communiquer votre adresse. Néammoins je n’avais pas osé vous écrire.  »

En 1953, le prix populiste sera déçerné à cet éminent écrivain kabyle d’expression française pour son éxcellent ouvrage intitulé « la terre et le sang ». Il (Mouloud FERAOUN) entamera son journal en 1955 et fût nommé en 1957 Directeur
de l’Ecole « Nador » de Clos-Salembier (Alger). La même année, il mettra sur le marché, un ouvrage, « les chemins qui montent » édité par « Le seuil ».

Il sera enfin nommé Inspecteur des Centres sociaux d’El-Biar (Alger). Homme intègre, il rejettera la violence, une violence qui le ravira aux siens. De nos jours, il reste l’écrivain algérien le plus lu ! Ses romans sont d’ailleurs traduits en plusieurs langues (Anglais aux U. S. A, russe, arabe, berbère…).

Le fils du pauvre

Rédigé en 1939, il le publiera à titre d’auteur en 1950 et sera réédité par « Le seuil » en 1954. Il aura un retentissant succès. Dans ce livre, il narrera le quotidien difficile de l’enfant kabyle habitant les montagnes. Il opposera à cette rudesse naturelle les interdits nés coutumes ancestrales. Il rappellera que face aux déboires, l’homme kabyle était obligé d’aller loin afin de subvenir aux besoins de sa famille. Il insistera que l’enfant kabyle était déterminé à réussir dans ses études.

La terre et le sang, les chemins qui montent

Il relèvera le quotidien du kabyle en France et au pays. Outre la vie sentimentale, il expliquera la situation du village. Dans le premier ouvrage, la terre et le sang, il évoquera le problème de la religion. La femme du personnage principale est une kabyle chrétienne (une forte communauté chrétienne kabyle éxiste encore de nos jours et l’on assiste à une vague d’évangélisation sans préçédent dans cette région berbèrophone d’Algérie). Une histoire d’un amour impossible entre Amar et Chabha…
Ce récit aura sa suite dans le deuxième livre (les chemins qui montent) qui racontera cette fois-ci un fort sentiment éxistant entre le fils d’Amar et Dahbia. Alors qu’il venait de déçider de prendre comme épouse Dahbia, Amer découvrira qu’elle n’était pas vierge. Avant de se suiçider il aura cette réflexion : « dieu m’est témoin que j’était sinçère, prêt à lui donner mon affection, ma vie, j’étais heureux que mille projets se formaient dans ma tête, que tout me paraissait limpide, que je découvrai tout d’un coup pourquoi j’étais là à Ighil-Nezmane, pourquoi j’étais seul, pourquoi j’avais vingt cinq ans, pourquoi j’étais beau, fort et tendre. Tout celà c’était pour Dahbia ».

Le journal

Ce livre de 350 pages relatait la guerre d’Algérie, les assassinats, attentats commis. Il rejetait la violence d’où elle émanait. Ceci lui vaudra les foudres des révolutionnaires et des colons français. Dans ce livre il nous laissera une phrase qui vaudra plus tard son pesant d’or :
« Vos ennemis de demain seront pires que ceux d’aujourd’hui ». Mouloud FERAOUN n’a pas eu tord en effet. Toutefois, dans l’une de ses correspondances il n’hésitera pas à critiquer les prises de position de son ami Albert CAMUS.