1-Qui est Ali Akkache ?
Je suis un journaliste, enseignant et poète. Actuellement j’enseigne l’actualité internationale et la langue
française à l’université de George Washington aux États-Unis D’Amérique. Je suis journaliste de
profession depuis 1987, j’écris des poèmes en kabyle et je traduis mes poèmes en Français et en Anglais.
On peut dire, je suis le poète, le journaliste et l’enseignant voilà pour résumer un peu qui suis-je ?

2–De quoi s’agit-il dans votre recueil de poésie TAFAT ?
Tafat est un recueil de poésie de 80 pages qui contient vingt poèmes écrit en Kabyle et traduit en langue
française. C’est grâce à Ramdane Achab que j’ai pu sortir ce recueil qui est disponible dans les deux
wilayas de Tizi-Ouzou et Bejaia. Pour les autres wilayas, je n’ai pas d’informations s’il est disponible ou
pas, j’espère que les lectures kabylophones et francophones le trouveront sur le marché car c’est un
outil du travail pour enseigner la langue et la littérature Kabyle.

3- Quels sont les principaux thèmes de votre recueil ?
Le message central du recueil est dans son titre “ Tafat “. La Lumière par excellence c’est la vie, c’est
l’espoir et le rêve pour un monde meilleur pour notre langue, notre identité, nos compatriotes, notre
jeunesse et notre pays l’Algérie. La Lumière est aussi un terme universel, c’est l’opposé de l’obscurité au
sens propre et figuré du terme. Pour que chaque être humain puisse vivre en toute liberté et avoir la
chance d’avoir accès au savoir et que les rêves de chacun deviennent réalité bien que le chemin soit
long, il faut garder l’espoir comme disait Matoub “ Delwajeb asirem adyili xas akka lwe3d iteqes”.
Cependant, c’est aux critiques littéraires d’analyser le contenu de mes textes pour avoir une approche
académique et scientifique. C’est difficile pour un poète de parler et d’analyser ces textes, je préfère
laisser le poème parler à ma place, il le fait mieux que moi

4- vous êtes aussi l’auteur du premier CD de poèmes kabyles (2001). Un mot sur ce travail ?
Pour ce CD que j’ai produit en 2001 en Californie, il contient 10 poèmes accompagnées de la musique du
patrimoine ancien kabyle, j’ai travaillé avec un grand et ancien musicien et chanteur du groupe IMNUDA
des années 80, c’est de Fatah Kaci qu’il s’agit. C’est une sorte de montage poétique. C’est grâce à lui que
j’ai enregistré ce CD en 2001, et que j’ai produit avec mes propres moyens comme un hommage à la
langue Kabyle et une petite contribution pour que cette langue reste vivante même aux États-Unis
d’Amérique. Pour votre information ce CD existe au niveau de la discothèque de la radio Tamazight
Chaine 2 et aussi à la radio de Tizi-Ouzou.

5-Qu’est-ce qui vous fait inspirer votre écriture poétique ?
L’inspiration et l’écriture viennent de notre réalité sociale et de notre condition de vie, de ce que vivent
d’abord les êtres humains, les nord africains en général et les autres peuples dont la langue et la culture
luttent pour leurs existences. Je suis un peu l’historien du présent pour observer et exprimer les
sentiments des miens et essayer de rêver pour garder l’espoir pour un avenir meilleur. En général. C’est
dans la douleur que l’inspiration vienne. Finalement, je peux dire que la condition humaine m’interpelle
et sort en moi et s’explose dans mes écrits.

6-Que signifie la poésie pour vous ?
C’est l’expression d’un sens, c’est un moyen d’expression de communication et un moyen de rendre la
langue Kabyle vivante parmi les autres langues. D’autre part c’est un combat identitaire pour que
Tamazight puisse avoir vraiment les mêmes droits que les autres langues existantes sur cette planète.
C’est le reflet de notre condition humaine qui est exprimé par le verbe. Finalement, comme j’ai traduit
mes poèmes en Français et en Anglais, je peux dire que la poésie est un moyen de partager des
émotions, les rêves, l’espoir et nos expériences avec les autres peuples qui ont d’autres valeurs.

7-Souhaitez-vous partager quelques poèmes avec nos lecteurs ?
Oui, avec un grand plaisir. Je peux partager quelques poèmes que contient mon recueil “ Tafat”
J’ai eu l’occasion de participer à plusieurs récitals poétiques en Algérie, au Canada et aux États -Unis
D’Amérique, et en France, comme j’ai une page Facebook “ isefra n Ali Akkache” ou je partage souvent
mes poèmes en mode audio avec les auditeurs. Partager est une chose noble pour moi, j’écris pour moi
même ce qui est un besoin naturel comme l’eau mais j’écris aussi pour que les lectures puissent lire mes
textes. J’aimerai bien que les élèves des lycées et des collèges d’Algérie et d’ailleurs puissant lire mes
textes à l’école comme c’est le cas pour les poèmes des auteurs, Arabophones, Francophones et
Anglophones.

8-Qu’en est-il de Ali Akkache le journaliste ?
Ali Akkache le journaliste a beaucoup contribué pour la radio (la chaine 2 d’expression Amazigh). J’ai fait
ce qu’il fallait faire pour arriver à produire et présenter un journal parlé en Kabyle selon les normes
journalistiques et professionnelles avec mes anciens collègues auxquels je passe un grand bonjour. J’ai
choisi la chaine 2 qui était une école pour le journalisme Kabyle d’où viennent après la plupart des
journalistes de BRTV et de la chaine 4 Tamazight. J’ai commencé ma carrière journalistique en 1987 et
j’ai continué d’être fidèle pour ma langue Kabyle en travaillant comme correspondant de la chaine 2
quand l’occasion vient. J’ai eu aussi l’honneur de faire des correspondances pour BRTV à partir de
Washington DC, comme j’ai eu aussi l’expérience de travailler avec la radio Américaine “ la voix de
l’Amérique” Comme vous voyez j’ai une carrière d’une trentaine d’années dans le journalisme.
Cependant mon cœur est toujours pour travailler comme journaliste en langue Kabyle et je peux

reprendre à tout moment pour servir ma langue avant tout et retrouver mes auditeurs qui me
manquent.

9- Vous êtes maintenant depuis un moment aux USA, Est-ce que le recul, par rapport au pays
d'origine, que permet l’exil est productif dans le domaine de l’écriture ?
Vous savez comme disant Slimane azem en parlant de L’Algérie “ Nek zedghegh anda niden madkemi
tezdeghd ul iw” Donc L’Algérie m’habite et ma langue Kabyle aussi. Comme vous voyez l’écriture en
Kabyle est synonyme de mon oxygène. J’essaye de combler la douleur de l’exil par la poésie, c’est un
remède, c’est une thérapie, un besoin et plus que ça. Je n’ai pas choisi la poésie et je n’écris pas mes
poèmes, ce sont mes poèmes qui m’écrivent. Que sais-je ? c’est plus fort que moi. D’autre part je suis
content de faire cette petite contribution à ma langue et c’est façon de dire je n’ai pas oublié nos grands
poètes et écrivains Mammeri, Mohia, si mohand umhand, Slimane azem pour qu’on puisse continuer sur
leur chemin.

12- Qu’en est-il de vos projets ?
Je viens de produire deux CD de 30 poèmes que j’ai enregistré avec Lounès Kheloui juste avant sa mort
en juillet 2016. Un grand chanteur qui nous a laissé un grand vide. C’est un montage poétique, il ya ma
voix et le mandole de Lounès Kheloui avec ta touche artistique d’un grand maitre. Il Ya aussi l’aide de
notre grand artiste Salem Kerrouche qui ajoute un grain du sel avec sa flute. Je viens d’enregistrer un
quatrième CD qui a pour thème juste l’immigration Kabyle aux USA et au Canada. C’est aussi une grande
chance de travailler avec un grand musicien comme Mokrane Adlani. Je continue l’écriture et la
production avec mes propres moyens. Je suis en train de préparer un deuxième recueil de poésie en
Kabyle et des nouvelles en Français. Je dois y réfléchir pour voir si je peux les publier à compte d’auteur
ou trouver un éditeur. Il faut juste signaler en ce qui concerne mes CD qu’il n’ya personne qui m’aide à
les éditer, mais moi ce que je fais c’est pour ma langue et ma culture donc je continuerai sur ma voix
malgré les obstacles et les contraintes, car la poésie ne marche pas comme la chanson. L’essentiel est
que les gens aiment écouter mes poèmes et c’est un grand bonheur pour moi. Notre chère langue a
besoin de notre sacrifice, de notre temps, de notre savoir et de notre argent pour qu’elle reste vivante
car rien ne vient sans le travail et la sueur. Je viens de créer une page YouTube sur laquelle vous pouvez
écouter mes poèmes quand vous voulez voici le lien de ma page.
https://www.youtube.com/@awaltv.2414

Tannemirt

Ali AKKACHE