Biographie de Kamal Khidas

Kamal Khidas est né à Bouarfa, un petit village de Maâtkas, au sud-est de Tizi-Ouzou.

Alors que la guerre fait rage à sa naissance, ses parents doivent quitter le village car

l’implication de sa famille proche dans le combat de libération met en péril la famille élargie et

le village. Son père décide alors de s’installer pour quelques temps à Tizi-Ouzou avant de

trouver un emploi après l’indépendance de l’Algérie à l’école d’agriculture de Boukhalfa.

Kamal vient tout juste de rentrer à l’école Gambetta, baptisée plus tard Ali Hamoutène, à Tizi-
Ouzou.

C’est dans cette école d’agriculture, où son père travaille comme comptable, que Kamal grandit;

au milieu de vergers, de poulaillers, de clapiers, et dans une ambiance bucolique de ferme. Son

enfance est rythmée par le son régulier de la cloche de l’école et des bruits de la nature, et sa

personnalité se forge dans ce cadre strictement scolaire. Kamal commence à développer un

intérêt pour les sciences biologiques et l’éducation. Rêvant dès le jeune âge à devenir médecin

pour aider tous les malades du monde, puis vétérinaire pour soigner tous les animaux du monde;

c’est finalement en biologie qu’il décide en première année d’université de s’orienter.

Après l’école Ali Hamoutène, puis le CEG Mouloud Feraoun, le lycée Amirouche polyvalent de

Tizi-Ouzou, il s’inscrit à l’Université des sciences et de la technologie d’Alger (USTHB plus

tard), à Bab ez-Zouar, pour poursuivre des études en biologie. Il obtient un poste d’enseignant

en biologie en 1981 dans cette université. Il repart à Tizi-Ouzou en 1984 pour enseigner à

l’Université Mouloud Mammeri, et crée avec ses amis un laboratoire de recherche unique en son

genre. Son domaine d’intérêt scientifique porte sur la biologie, l’écologie et la conservation des

mammifères terrestres. Il va ensuite à Glasgow, en Ecosse, pour compléter une bonne partie de

ses études avant de présenter en 1998 une thèse de doctorat d’état, qui sera la toute première en

la matière présentée par un autochtone en sol nord-africain. Il dirige des équipes d’enseignement

et de recherche, dont un projet algéro-français important. Il réalise aussi de nombreux travaux de

consultation sur l’environnement pour plusieurs départements et firmes.

Très actif dans le mouvement estudiantin et amazigh à Alger, il se joint à un groupe de

bénévoles pour aider Slimane Hachi dans ses recherches anthropologiques sur l’Ibéromaurusien.

Plus tard, dans la foulée du « Printemps amazigh », il réunit en 1980 Salem Chaker, Mustapha

Benkhemou et Ferhat Mehenni à l’USTHB pour le lancement du premier cours de Tamazight à

Alger après la fermeture en 1972 de la chaire de Tamazight assurée par Mouloud Mammeri. M.

Benkhemou en donne une série qui fait le bonheur des amazighophones d’Alger (notamment

kabyles, chenouis et chaouis).

Dans le cadre de ses recherches, il visite plusieurs régions de l’Algérie, et côtoie différents

experts de diverses disciplines. Le Programme des Nations Unis pour le Développement le

sélectionne avec d’autres experts pour mener des travaux de terrains dans le Tassili des Ajjers et

le Hoggar en vue de l’elaboration d’un plan de développement de la région. Dans cette vaste

partie du Sahara, il découvre en compagnie d’experts en anthropologie, dont Farid Ighilahriz, de

nombreux vestiges de la civilisation amazighe prehistorique. C’est dans le Tassili et le Hoggar

qu’il prend conscience de toute l’ampleur de la réelle civilisation amazighe. Son intérêt pour

l’histoire de ses ancêtres atteint alors son apogée. Il commence à collecter des informations

scientifiques sur l’histoire et l’identité des amazighs. La démarche scientifique qu’il applique

dans ses propres recherches en biologie le guide dans son approche à l’investigation de l’histoire

des amazighs.

Kamal est aujourd’hui gestionnaire et chercheur dans la division de recherche et collections du

Musée canadien de la nature, à Ottawa. Il dirige un département scientifique et poursuit des

recherches sur les mammifères du Canada. Il publie aussi avec des professeurs de l’Université

d’Ottawa et de Belgique un livre sur les recherches et pratiques novatrices pour l’essor de

l’éducation scientifique. Son intérêt pour l’histoire unique de ses ancêtres le mène également à

se documenter continuellement. Aujourd’hui il partage avec vous ses connaissances en la

matière.